Journée et Mois de lutte contre le SIDA au Mali Des avancées notables désormais lourdement ….

Malick Sène était accompagné au présidium, entre autres, par la Représentante d’ONUSIDA au Mali, le Dr Yamina Chakkar, Modibo Kané de RMAP+ et certains de ses plus proches collaborateurs.

La célébration du 1er décembre est l’occasion pour les gouvernements, ONGs, acteurs du secteur privé, de montrer l’importance du combat contre le VIH / SIDA et d’exprimer leur solidarité agissante manifestent à l’endroit des personnes infectées et affectées par cette pandémie.

Comme l’année dernière, le thème retenu est «Objectif Zéro nouvelle infection, Zéro discrimination et Zéro décès lié au Sida». Le slogan national est «Tous unis pour atteindre l’objectif Zéro Sida au Mali».

Les Maliens doivent plus que jamais faire du combat contre l’épidémie du Sida, l’une de leurs priorités, surtout dans ce contexte de crise multiforme. «La pertinence de ces slogans est liée à la nécessité, pour chaque Malien, de prendre conscience et de jouir de son droit d’accès aux services de prévention, de traitement, de soins et de soutien», a affirmé Malick Sène, soulignant que la crise au Nord avait eu des impacts négatifs sur le PVVIH, avec seulement 351 patients retrouvés actuellement sur les 668 recensés

Les infrastructures sanitaires ayant été saccagées, l’accès aux traitements, dont les ARV, s’est fortement réduit. Dans les zones occupées du Mali, 317 personnes ont été perdues de vue et, sur les 351 retrouvées, seules 262 reçoivent aujourd’hui leur traitement dans leurs lieux de résidence. Conséquence : si rien n’est fait rapidement, les avancées réalisées par notre pays dans ce domaine risquent d’être annihilées, le spectre d’une flambée éventuelle planant sur le Mali.

Et pourtant, soulignera Malick Sène, «le Mali est l’un des pionniers dans la lutte contre le SIDA en Afrique, au vu de ses remarquables résultats en termes de nombre de patients pris en charge, de sites de dépistage créés et de sites de prévention de la transmission mère-enfant mis en place. Le taux de séroprévalence n’est plus que de 1,3% selon l’EDSM 2006 contre 1,7% en 2001».

Les chiffres montrent que les femmes et les jeunes sont plus touchés, tout comme les populations de certaines zones, notamment les zones minières, l’Office du Niger, les Zones CMDT, les villes carrefours (comme Ségou, Mopti, Sikasso et Koutiala) et les corridors de migration. Si la prévalence est faible au sein de la population générale malienne, elle demeure particulièrement élevée, bien qu’étant en diminution, dans certains groupes à haut risque: les travailleuses du sexe (24,2%), les populations carcérales (2,5%), les aide-ménagères ou les routiers.

Bonnes notes pour les sites de dépistage, qui sont passés de 22 en 2003 à 353 en 2011; le nombre de personnes dépistées, 5 605 en 2003 à 129 030 en 2011; les sites de prévention de la transmission mère-enfant (PTME), 13 en 2003 et 281 en 2011; les sites de traitement ARV, 3 en 2003 et 83 en 2011 et, bien sûr, le nombre des patients sous traitement ARV, avec la gratuité instaurée pour ce type de produits, qui étaient 10 73 en 2003 et sont aujourd’hui 33 580.

Mais la lutte contre le SIDA au Mali est toujours confrontée à de nombreuses difficultés, d’ordre financier pour la plupart. Les arrêts de décaissements entraînés par le coup d’Etat du 22 mars ont été des plus rudes pour un secteur dépendant à 82% des bailleurs extérieurs. En outre, la gouvernance financière des ressources allouées doit être fortement améliorée, car c’est un gage de crédibilité incontournable pour pouvoir espérer mobiliser des fonds, tant à l’extérieur qu’en interne. Espérons que la communauté nationale des acteurs s’y attèlera fermement et qu’un retour rapide de la paix l’aidera dans cette lourde tâche!

Ramata Diaouré

Le 22 Septembre 03/12/2012