Isolement diplomatique / Le gouvernement annule le passeport de près de 200 rebelles

On peut citer par exemple : Iyad Ag Ali, Ahmed Mohamed Ag Guidi, Amidi Ag Bibi, Ibhrahim Ag Mohamed Assaleh, Aroudeyni Ag Hamatou, Sagoudine Ag Albakaye, Azaz Ag Loudag, Attayoub Ag Intalla. La liste s’est depuis allongée, frappant également les porteurs de passeport ordinaires. La  récente note verbale adressée à toutes les chancelleries porte sur 180 personnes, nomades comme sédentaires identifiées comme fauteurs de troubles. La conséquence de ces mesures est que les personnes visées ne peuvent plus utiliser leur passeport malien. A moins d’en avoir un délivré par un autre pays ou une institution, les sanctionnés se voient ainsi privés d’un important document de voyage.

Ce qui expliquerait le refus par les services consulaires français à Ouaga de délivrer le visa à des cadres du Mnla visés par la mesure. Mais l’Etat malien a-t-il le droit de priver un Malien de son passeport ? « Un passeport est un document de voyage et l’Etat peut l’annuler. Ce n’est donc pas une déchéance de nationalité », explique un juriste avant de rappeler que porter les armes contre la patrie peut bel et bien être un motif de déchoir quelqu’un de sa nationalité. Quid de Mohamed Ag Najim dont les Américains n’ont pas démenti qu’il vient de séjourner à Washington ?  Ceux qui le connaissent disent qu’il détient un passeport libyen. Et puis, qu’il s’agisse de lui ou de quelqu’un d’autre dans la rébellion dont le déplacement est jugé « stratégique», il y a des moyens de s’arranger, révèle une source sécuritaire locale.   

En plus de l’annulation de leurs passeports, les députés nomades impliqués dans la guerre du Nord ont vu récemment leur salaire être suspendu par l’Assemblée Nationale.

Adam Thiam

Le Républicain Mali 24/10/2012