Immigration: Plus de 800 Maliens expulsés entre Janvier et Mars 2016

Suite à la vague d’expulsions, de refoulement et de rapatriement des Maliens, souvent dans des conditions inhumaines avec perte des matériels, l’Association Malienne des Expulsés (AME) a organisé une conférence de presse à son siège, le Mardi 05 Avril 2016, afin d’attirer l’attention des autorités maliennes sur le phénomène. En faisant le constat des Maliens expulsés, refoulés ou rapatriés entre Janvier et Mars 2016, les responsables de l’AME ont indiqué que plus de 800 maliens ont été expulsés en cette période.

Animée par le président de l’Association Malienne des Expulsés (AME) Ousmane Diarra avec à ses côtés le chargé aux questions juridiques de l’association Mamadou Konaté ainsi que la chargée à la communication Mme Doumbia Souadou Touré, la conférence de presse a permis aux membres de l’AME de dénoncer plusieurs brimades et humiliation dont sont victimes les maliens dans les pays de transit et de destination.

« Depuis la fin de l’année 2015, nous assistons au Mali à des vagues d’expulsions, de refoulements et de rapatriements de nos ressortissants d’Asie, d’Europe et même du continent africain », a regretté Ousmane Diarra, le président de l’AME. Avant d’ajouter que ce problème récurrent de refoulements, d’expulsions et de rapatriements de migrants maliens s’accentue de jour en jour et devient de plus en plus préoccupant.

« La lutte contre l’immigration dite illégale constitue une priorité dans la politique mise en place par l’Union Européenne (UE) qui présente cette forme de migration comme un fléau dangereux à combattre », signale le président de l’AME. Il a désapprouvé cette attitude de l’UE qui « constitue à se focaliser sur les conséquences sans se soucier des causes profondes du phénomène de la migration ». Ousmane Diarra a fait savoir que les raisons qui poussent nos compatriotes à partir sont connues de tous à savoir le chômage chronique des jeunes, leurs difficiles situations économiques et professionnelles etc. Il a interpellé les autorités maliennes à prendre des mesures drastiques contre le chômage des jeunes et à penser à l’amélioration de leurs conditions de vies afin de freiner le phénomène migratoire avec son lot de brimades et humiliations dont ils sont victimes.

Ousmane Diarra a rappelé l’énorme rôle joué par les migrants dans la vie de la nation que ce soit sur le plan des infrastructures, de l’envoi des fonds, des investissements humains etc. « Ils jouent un rôle prépondérant dans la vie de la nation malienne et les autorités ne doivent point les laisser pour compte. La diaspora malienne est un soutien inestimable pour l’économie nationale et dépasse largement l’aide publique au développement octroyé au Mali par les partenaires financiers pour la simple raison que cet investissent qui n’est ni un prêt remboursable », a expliqué le président de l’AME. Avant de fustiger le rapport du sommet de la Valette qui est, selon lui, contre les intérêts des migrants.

Le président de l’AME a indiqué que la réponse adéquate à l’afflux migratoire se trouve dans le respect des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles que la plupart des Etats Européens refusent de ratifier. Le président de l’AME s’est insurgé contre la mise en place des antennes d’accueil, d’informations et d’orientation des maliens de l’extérieur initié par le gouvernement du Mali tout en annonçant que ces postes se transformeront en postes de gendarmes de l’Union Européenne pour entraver la libre circulation des personnes et des biens.

En faisant le constat des Maliens expulsés, refoulés ou rapatriés entre Janvier et Mars 2016, la chargée à la communication de l’AME , Mme Doumbia Soaudou Touré a déclaré que c’est plus de 800 maliens, plus précisément 819, qui ont été expulsés en cette période. Signalons qu’en 2015, c’est plus de 1200 maliens qui ont été expulsés, refoulés ou rapatriés souvent dans des conditions affligeantes au Mali, une vraie saignée humaine et les autorités maliennes doivent trouver une solution pour freiner le phénomène.

Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain-Mali 06/04/2016