Hommage à Niaga Tembely Le meilleur de tous les Dogon

Niaga Tembely, j’allais dire l’Honorable, est décédé, le lundi 22 février à Bamako. Sa dépouille mortelle a été conduite le lendemain à Bandiagara, son village natal. Niaga Tembely fut député durant une décennie (2002-2012) à l’Assemblée nationale du Mali. Humble, discret, généreux, Niaga Tembely était un homme de cœur, un homme de paix et un homme de réconciliation. La génération AEEM des années 1990-2000 en sait bien quelque chose. Il fut, en effet, président d’honneur de l’AEEM et participait activement à la recherche de solution entre l’association estudiantine et le Gouvernement. Bref, Niaga a beaucoup aidé les responsables de l’AEEM de l’époque: aides matérielle, financière et morale.

En outre, il a contribué à l’animation culturelle et sportive dans les différents établissements et à l’Université du Mali. C’est sous son parrainage que le Festel, première édition, a été organisé à Bamako en 1996, sous la présidence d’IBK, alors Premier ministre. Toutes les régions et le District de Bamako y étaient présents. C’était une fête culturelle et sportive, avec tout ce que cela comporte comme brassage, rendez-vous du donner et du recevoir. C’était une activité de réconciliation entre la puissante AEEM d’alors, malmenée par IBK, et l’Etat du Mali. C’était le début de la fin de la chienlit.

Niaga Tembely, il faut le répéter, était un homme extrêmement généreux. Le monde de l’éducation notamment en sait quelque chose. Il distribuait comme un mécène du matériel sportif à tous les établissements qui en faisaient la demande. Dans son village natal, il a contribué à l’électrification de la ville de Badiangara, à doter celle-ci d’un château d’eau, construit un stade omnisports et créé beaucoup d’activités génératrices de revenus pour les jeunes et les femmes à travers les moulins et plusieurs investissements dans le domaine agricole. Il a investi dans les mosquées. Il a aidé les vielles personnes et les malades. Niaga Tembély, généreux de son état, donnait à cause de Dieu, sans fanfaronnade ni tambour. C’est pourquoi, Badiangara le pleure aujourd’hui, les anciens de l’AEEM également et, bien sûr, sa famille éplorée et les voisins de Boulkassoumbougou.

Que son âme repose en paix! Que Dieu l’accueille dans son paradis! Que Djinna Dogon multiplie les bénédictions pour cet enfant digne du terroir, le meilleur d’entre eux de cette génération de Dogon.

Chahana Takiou