Alors que les premiers pourparlers directs entre la Russie et l’Ukraine doivent s’ouvrir ce jeudi 15 mai à Istanbul, une incertitude majeure plane sur la rencontre : le Kremlin n’a toujours pas révélé l’identité de son représentant, alimentant les spéculations sur les véritables intentions de Moscou.
Depuis l’annonce faite dimanche par Vladimir Poutine en faveur d’une reprise des négociations de paix directes avec Kyiv, aucun nom n’a été officiellement communiqué pour conduire la délégation russe. Mercredi, le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, a déclaré aux journalistes qu’il n’était « toujours pas en mesure de dévoiler » l’identité du négociateur russe, faute d’instructions du président. « Nous le ferons lorsque le président nous en aura donné l’instruction », a-t-il précisé, tout en affirmant que « la délégation russe attendra la délégation ukrainienne à Istanbul le 15 mai ».
Cette absence de clarté suscite de nombreuses interrogations, notamment côté ukrainien. Le président Volodymyr Zelensky a conditionné sa venue à la présence de son homologue russe. Une source diplomatique ukrainienne a confié à Reuters que Kyiv déciderait de sa participation « en fonction de la réponse de Poutine ». « Tout dépendra s’il a peur de venir à Istanbul ou non », a souligné cette source, ajoutant que les prochaines étapes dépendraient de cette décision.
Côté américain, le président Donald Trump s’est montré actif dans le processus diplomatique. Après avoir proposé de se joindre aux discussions, il a annoncé mardi l’envoi du secrétaire d’État Marco Rubio en Turquie. Visiblement agacé par les blocages persistants, Trump a réaffirmé son souhait d’un cessez-le-feu de 30 jours, proposition soutenue par Kyiv. Il n’a pas exclu d’imposer des sanctions secondaires à Moscou si la Russie entrave le processus.
Des rumeurs relayées par certains médias russes et américains suggèrent que le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ou encore Youri Ouchakov, conseiller de Poutine sur les affaires internationales, pourraient représenter Moscou à Istanbul. Toutefois, ces informations n’ont été confirmées ni par le Kremlin ni par les intéressés.
Si Vladimir Poutine décidait de se rendre personnellement à Istanbul, ce serait la première rencontre entre les dirigeants russes et ukrainiens depuis décembre 2019. Une telle présence pourrait donner un signal fort sur la volonté de la Russie d’engager un dialogue de paix sincère. Mais à la veille de cette échéance cruciale, le flou persiste, renforçant le climat de méfiance et d’attente autour d’un conflit dont l’issue reste toujours incertaine.
La rédaction
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