Grosse saisie d’armes de guerre à la frontière Mali- Guinée Conakry


En patrouilles régulières le long de la frontière entre le Mali et la Guinée Conakry, les éléments de la section Recherches et Interventions de la direction régionale des Douanes de Koulikoro, sous la conduite de l’Inspecteur Ag Bazet, ont effectué, le 8 février, une grosse saisie d’armes de guerre dans les brousses de Kouremalé, Kôflatiè et Boroco.

Selon le Chef de la section Recherches et Interventions des Douanes de Koulikoro, le Capitaine Ag Bazet, tout est parti des patrouilles régulières menées dans les zones frontalières entre le Mali et la Guinée Conakry.

Notons qu’en en plus des objectifs économiques et budgétaires qui lui sont assignés par l’Etat, les Douanes maliennes, travaillant de plus en plus sur des indications, ne cessent de contribuer efficacement à la protection des personnes et de leurs biens.

Cette grosse saisie d’armes de guerre (soit 17 roquettes et 17 allumeurs de roquettes) effectuée par l’équipe de la section Recherches et Interventions des Douanes de Koulikoro, composée notamment du Chef de section, le Capitaine Ag Bazet ; de l’Inspecteur Alpha Soumaré ; du Contrôleur Alassane Diarra et de l’Agent de constatation Mallé Sidibé, démontre une fois de plus les actions positives que les Douanes maliennes sont en train d’abattre nuit et jour sur le terrain.

Selon des informations émanant de sources proches des villages cités, Souleymane Keïta, qui est de nationalité guinéenne, est non seulement un spécialiste dans le trafic des armes lourdes, mais il n’est pas à son premier coup d’essai. Il semble qu’il était très fréquent sur les axes reliant la Guinée Conakry à ces trois villages maliens cités.

Cette importante saisie effectuée par l’Inspecteur Ag Bazet n’est pas une première du genre, car dans le temps, il avait déjà effectué une grosse saisie. Jusqu’ici, il demeure l’un des douaniers ayant effectué la plus grande saisie de drogue dans le septentrion de notre pays. A l’époque, lui et ses éléments avaient mis la main sur plus de 370 kg de cocaïne. Mais très sobre, il n’a pas voulu trop s’exprimer lorsque nous l’avons rencontré dans son bureau sis dans les locaux de la direction régionale des Douanes de Koulikoro, à Kati.

L’Inspecteur Ag Bazet s’est plutôt contenté de nous relater les faits. Il dira que le trafiquant répondant au nom de Souleymane Keïta détenait deux cartes d’identité nationales, toutes guinéennes : une première carte d’identité confectionnée en Guinée et une deuxième établie au niveau du Consulat de la Guinée Conakry en République de Côte d’Ivoire.

Le trafiquant était également en possession de plus d’une vingtaine de puces pour téléphones portables, parmi lesquelles des numéros  Malitel, Orange Mali (Mali), Areba, Sotelmog, Sotelgui (Guinée), des numéros mobiles de la Côte d’Ivoire, de la Gambie, du Sénégal, d’Israël, entre autres. L’Inspecteur Ag Bazet ajoutera que le malfaiteur avait soigneusement emballé les armes qu’il transportait dans un sac contenant…des patates douces. Comme moyen de transport, il se servait d’une moto pour mieux tromper la vigilance des agents des services de sécurité.

Avec cette importante saisie d’armes de guerre, il y a lieu de signaler un fait très important : en dépit des gros efforts qu’ils déploient nuit et jour, les services des Douanes demeurent sous équipés. Beaucoup de bureaux des Douanes ne disposent d’aucun moyen de locomotion. Et le constat est quasi général, car la plupart des agents des services de sécurité travaillent sur le terrain ne disposent pas d’armes, à fortiori de munitions.

En dépit des résultats positifs enregistrés dans le domaine des recettes pour le Trésor public, les Douanes demeurent encore les « enfants pauvres » en matière d’équipements, et cela, après plus 50 ans d’indépendance de notre pays. Quant à la direction régionale des Douanes de Koulikoro nouvellement créée, elle ne dispose que d’un seul véhicule disponible au bureau frontalier de Kouremalé. Il revient donc aux plus hautes autorités de songer à l’équipement de nos services de sécurité, principalement la Police, la Gendarmerie et les Douanes.

Parlant des Douanes, d’autres directions régionales (bureaux principaux, bureaux secondaires internes et frontaliers, postes de surveillance) sont sans moyens de locomotion adéquats. Alors qu’en la matière, sans de gros moyens de locomotion, la lutte contre la prolifération des armes de guerre, de la drogue, des médicaments contrefaits, en un mot, contre le trafic illicite en général ne peut réussir à 100%.

Pourtant, en dépit de ce manque criard de moyens de locomotion, les Douanes ne cessent de surprendre plus d’un par les résultats positifs qu’elles engrangent depuis trois ans. Sous la direction du Colonel Amadou Togola, le travail abattu par les gabelous sur le terrain est plus que salutaire. Il est donc certain que dans les jours, voire les semaines à venir, à travers le ministère de l’Economie et des finances et la Direction générale des Douanes, les plus hautes autorités se pencheront sur ce cas de sous équipement de nos services de sécurité en général et des Douanes en particulier.

Pour sa part, le Directeur régional des Douanes de Koulikoro, le Lieutenant Colonel Nouhoum Sadia Camara, n’a pas manqué d’exhorter ses éléments à plus d’engagement, de courage et d’assiduité dans le travail bien accompli. Par la même occasion, il a souhaité que les populations de la région acceptent de collaborer franchement avec les agents des services de sécurité, notamment ceux des Douanes, afin d’assurer une véritable lutte contre les trafiquants de tous calibres.

Signalons enfin que dans les mêmes secteurs de Kouremalé, Kôflatiè et Boroco, l’Inspecteur Ag Bazet et ses hommes ont saisi plus de 80 cartons de pâtes dentifrices contrefaites, 9 cartons de cigarettes, 7 motos, entre autres.

Par Zhao Ahmed A. Bamba

Le Coq 14/02/2011