Gouvernement de transition de Cheick M Diarra:La junte,l’ADEMA et le MPR se taillent la part du lion


Parmi eux, le désormais ex Conseiller spécial du Président Blaise Compaoré, Sadio Lamine Sow devient le N°2 du gouvernement, avec le portefeuille du ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. Depuis plus de 30 ans, ce Malien bon teint, originaire d’Hamdallaye collabore avec le N°1 du Faso.

Le Président ivoirien, Président en exercice de la CEDEAO, est également parvenu à faire figurer l’un de ses proches, Hamadoun Touré de l’ONUCI, celui-là même qui a joué un rôle déterminant sous le drapeau onusien dans la chute de Gbagbo, donc dans l’avènement de Ouattara au pouvoir.

Ce qu’il faut aussi souligner, ce que le gouvernement a été composé sans tenir compte des partis politiques, encore moins de leur poids. La seule force respectée par Cheick Modibo Diarra, est celle de la junte, qui s’adjuge, comme l’on s’y attendait, trois ministères, et non des moindres: Défense et Anciens Combattants, Sécurité Intérieure et Protection Civile, Administration Territoriale, Décentralisation et Aménagement du Territoire.

Premier constat. Deux cadres de l’ADEMA, le parti du Président Dioncounda Traoré, se voient attribuer des portefeuilles. Il s’agit de Moussa Léo Sidibé, désormais titulaire du portefeuille de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, et de Mme Alwata Ichata Sahi, qui est en terrain connu au département de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant. S’y ajoute une sympathisante ADEMA, Mme Diallo Fadima Touré, de l’Artisanat, de la Culture et du Tourisme, une belle-sœur de Madani Diallo, baron de l’ADEMA et candidat malheureux à la présidentielle de 2002.

Deuxième constat. Deux cadres MPR figurent en bonne place dans cet attelage gouvernemental. Il s’agit d’abord de Tiéna Coulibaly, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget. Il fut le dernier ministre des Finances de Moussa Traoré, sous la Deuxième République. Le deuxième est une dame de fer très respectable, Mme Traoré Rokia Guikiné, qui a en charge le ministère des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine. Jusqu’à sa nomination, l’épouse de Drissa Traoré était la Secrétaire générale du département en charge de notre diplomatie.

Troisième constat. Le CNID, l’URD et Modibo Sidibé peuvent se disputer Ahmadou Touré, un notaire discret et humble. En effet, le nouveau ministre du Commerce, des Mines et de l’Industrie est un proche de Me Tall, l’un de ses promotionnaires à l’Université de Dakar. Il est aussi, il faut le dire, le beau-frère du candidat de l’URD, Soumaïla Cissé. Me Ahmadou Touré, fidèle en amitié, a également de solides relations avec  le duo Abou BaKar Traoré – Modibo Sidibé. Mais, il faut reconnaitre, il a été choisi pour ses compétences et ses qualités humaines, et non pour une appartenance quelconque à quelque bord politique que ce soit.

Quatrième constat. Bruno Maïga, ministre Délégué auprès du ministre de la Jeunesse, du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, chargé de la Jeunesse et de la Formation Professionnelle, est réputé être un militant, peu actif, du RPM. Ce doyen est, depuis 30 ans, fonctionnaire à la Présidence de la République.

Enfin, tous les autres sont des véritables technocrates, auxquels l’on ne connait pas de penchant politique, ni de rapports privilégiés avec les principaux acteurs de la vie sociopolitique du pays.  A suivre.                                         

Chahana Takiou

Le 22 Septembre 26/04/2012