Fin de mandat d’ATT : La multiplication des incohérences

Cependant, la course de fin de mandat s’avère précipitée et laisse apparaître plusieurs failles et incohérences. En effet, une partie de l’opinion publique n’a pas compris que l’ensemble des DAF soit mis dans le même moule et que, de surcroît, les DG des impôts, des douanes, des domaines, qui avaient annoncé des bilans positifs de leurs structures soient relevés.

D’autre part, en épinglant la DAF de la présidence, le président ATT ne tombe-t-il pas dans son propre piège, en se tirant dans les pieds? Au demeurant, le Vérificateur général qui a été la cible du gouvernement, au cours d’une conférence de presse entièrement télévisée, reste toujours dans le collimateur de la justice, quoique le chef de l’Etat ait réclamé la paternité de la structure.

Sur le plan politique, le président de la République, s’est accordé avec le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales, pour le maintien des actuelles structures d’organisation des élections. Pourtant, en 2009, il avait indiqué qu’il proposera la suppression des structures actuelles d’organisation et la constitution d’un nouveau fichier électoral à partir des résultats du RAVEC. Aujourd’hui, il s’étonne même que l’on parle des insuffisances d’un fichier qui a servi à l’élection du président de la République, des députés et conseillers communaux depuis plus d’une décennie.

Concernant, l’Assurance maladie obligatoire, selon nos sources, le président ATT a décidé qu’elle ne soit plus obligatoire, ce qui a déclenché la colère de l’UNTM, partisane de l’AMO, qui pense que le chef de l’Etat a tenu des discours compromettants. D’après nos informations, La centrale a même menacé de quitter l’AMO, d’une part, à cause de l’incohérence des discours de l’Autorité sur la question et d’autre part, à cause des tergiversations de l’Etat, pour sanctionner les policiers qui, selon la centrale, a occasionné des troubles lors de leur défilé, le 1er mai, sur le boulevard de l’Indépendance.

En limogeant, la semaine dernière, les directeurs généraux de la police, Niamé Keïta,  de la gendarmerie nationale, Tiéfing Konaté et le chef d’Etat-major de la garde nationale, Broulaye Koné, le président de la République en a rajouté à la perplexité des observateurs qui ne voyaient, dans les derniers dérapages des forces armées et de sécurité, que la responsabilité de la police qui avaient multiplié les bavures. Pour certains, ATT a donc voulu frapper fort, mais, en procédant à un amalgame injustifié.

Baba Dembélé

Le Républicain 16/05/2011