Fête du ramadan et cherté de la vie: Le cri de cœur des mères de famille 

Cette fête est célébrée le premier jour du mois islamique de Shawal, qui suit immédiatement le mois sacré du ramadan, période de jeûne, de prière et de dévotion. C’est le dimanche 1er mai dernier et elle s’est préparée dans un contexte de crise économique marqué par les conséquences des sanctions contre le pays.

C’était une ambiance festive au centre de la ville de Bamako, surtout au grand marché, à quelques heures de la fête de ramadan. Cependant, les clients déplorent le coût très élevé des articles. Aussi, certaines denrées de première nécessité, durant cette journée de fête sont en hausse.

Au grand marché de Bamako c’est le calvaire, le marchandage entre clients et commerçants est récurrent. Toutefois, le marché est rarement conclu. Les clients trouvent les articles attrayants, mais inaccessibles. 

Articles attrayants, mais très chers

C’est le cas de Bintou Guindo, une mère de famille, venue acheter des habits de fête pour ses enfants. «Vraiment, les prix ne sont pas abordables », déplore-t-elle, avant de demander aux commerçants de revoir la situation afin de permettre aux pauvres de pouvoir habiller leurs enfants.

Aicha Diallo, une cliente qui est venue aussi pour les habits des enfants. Se plaint des prix excessifs et pointe un doigt accusateur sur les sanctions de la CEDEAO. Ces sanctions ont affecté tout le secteur de l’économie malienne. Les femmes ménagères, en particulier, tirent le diable par la queue, car, disent-elles, tout est devenu cher. « Je peux dire que même si l’embargo a eu un impact sur l’organisation de cette fête, le gouvernement a pris toutes ses responsabilités en subventionnant les denrées de base et cela a eu un effet », affirme Bandiougou Gueye.

Mais, des Maliens estiment que l’inflation est aussi la conséquence de l’attitude des commerçants, qui tentent toujours de tirer davantage profit de l’Aïd al-Fitr. Plusieurs d’entre eux appellent la CEDEAO à revoir sa copie pour améliorer le quotidien de l’Etat et donc, des consommateurs. Ceux-ci sont entre le marteau et l’enclume. Ils expliquent la cherté des articles par l’embargo que vit le pays, depuis plusieurs mois.

Cri du cœur des consommateurs

« Cette cherté du prix des articles n’arrange personne, surtout pas nous les commerçants », nous explique une vendeuse au grand marché de Bamako. Elle souligne que cette situation d’augmentation des prix est due aux grossistes. « Lorsque nous donnons le prix de nos articles à certains clients, ils nous tournent le dos immédiatement » ajoute-elle. « Il n’y a qu’une augmentation d’environ 1000 ou 1500F CFA sur les articles que nous avions auparavant à 5000F CFA », dénonce une autre, qui affirme que « certains clients viennent avec leurs enfants et repartent les larmes aux yeux, à cause de la conjoncture actuelle ».

Face à cette situation, les consommateurs lancent une fois de plus un cri du cœur aux autorités, afin de prendre des dispositions pour la stabilisation des prix des articles et des produits de première nécessité d’ici la fête de Tabaski.

Mama KEITA (stagiaire)