FESCUAO : Des graves menaces sur l’organisation

Démarrée en beauté le 22 juillet 2011, au CICB, dans une cérémonie de fête, présidée par le Professeur Salikou Sanogo, ministre de l’Education, de l’alphabétisation et des langues nationales, la 11ème édition du festival culturel et scientifique  des clubs Unesco universitaires de l’Afrique de l’Ouest (Fescuao), a failli se terminer en queue de poisson le 31 juillet 2011, au Lycée sportif  Ben Omar Sy. N’eut été une forte implication des anciens, la délégation béninoise, pour protester contre une décision du Comité universitaire de planification et de gestion du Fescuao,  allait quitter le site d’hébergement quelques heures avant la cérémonie de clôture de la 11ème édition, et entraîner dans son sillage, la délégation togolaise qui devait squatter, pour le retour, le car de l’Université d’Abomey Calavy.

Ayant constaté les énormes difficultés béninoises à faire fonctionner de manière adéquate le siège du Fescuao, le Comité universitaire de planification et de gestion du Fescuao a pris la décision de transférer le siège à Ouagadougou au Burkina Faso, alors que ce point n’était pas inscrit à l’ordre du jour de la 11ème édition du Fescuao. Pour la gestion de cet incident, la cérémonie de clôture prévue pour 16 heures n’a pu  commencer qu’à  20 heures. Et, comme il fallait s’y attendre Fousseny Diakité, Président du Comité national d’organisation (CNO) de la 11ème édition, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour asséner ses vérités.

Les poèmes déclamés par deux charmantes demoiselles, le Rap fait par trois étudiants béninois à qui s’était joint un autre venu du Burkina Faso et la belle prestation de l’orchestre de l’Université d’Abomey Calavy, ont eu beaucoup de peine à replonger les esprits conscients dans l’ambiance de fête. Dans son discours bilan des onze jours de rencontre et d’échanges entre près de 400 jeunes de la sous région ouest africaine et des pays invités de l’Afrique centrale et de l’Europe, Fousseny Diakité, Président du Cno, a indiqué que pendant 10 jours l’art, la culture et l’éducation ont été magnifiés à Bamako à travers des prestations de théâtre et de danse, des conférences et sur des ateliers de formation dans divers domaines : le design graphique, la photographie, l’écriture, le cinéma, les arts plastiques. Les satisfactions du Président du CNO s’arrêtent-là, parce que sans transition, il va passer aux dénonciations. « Le Fescuao  a  22 ans et l’organisation est toujours à l’état embryonnaire », a-t-il indiqué.

Selon lui, la question qui se pose aujourd’hui, est celle de savoir comment réussir une organisation avec seulement 3 à 5 millions de FCFA, mobilisés sur un budget prévisionnel de 20 millions FCFA. Sans nier l’esprit de volontariat qui anime les clubs Unesco à travers les différents pays de l’Afrique de l’ouest, Fousseny Diakité est convaincu que la mobilisation d’un minimum de ressources financières est nécessaire pour réussir l’organisation du Fescuao. Face à la démission des différents Etats de l’Afrique de l’ouest qui ne soutiennent pas à hauteur de souhait l’organisation de la manifestation biennale, le Président du Cno a invité l’Unesco à prendre au sérieux le Fescuao, dont l’importance n’est plus à démontrer.

La sonnette d’alerte de Fousseny Diakité n’est pas tombée dans des oreilles de sourds. Geovani Manssou du Bénin qui remplace le Burkinabé Toussaint Bassané au poste de secrétaire général a rassuré les festivaliers que son équipe  s’investira à faire de l’édition de Niamey 2013 une manifestation exceptionnelle. « Le Fescuao a 22 ans, il ne peut pas cesser de vivre. Il nous faut de l’audace pour que le Fescuao à 24 ans à Niamey ne soit pas le Fescuao à 22 ans à Bamako », a-t-il déclaré.

Assane Koné

Le Républicain 04/08/2011