Face à la presse, le président de l’URD tend sa main aux contestataires : « Se retrouver pour l’éclat du parti et éviter le vrai-faux débat de positionnement ».

En vue d’instaurer l’entente et la cohésion au sein de l’Union pour la République et la démocratie (URD) et pour un appel à l’unité, le tout nouveau président du parti de la poignée de mains, Gouagnon Coulibaly, a animé une conférence de presse le samedi 3 décembre 2022 à la Maison de la presse.

C’était en présence des vice-présidents de ce parti, du président du mouvement national des jeunes et d’autres militants et sympathisants de la formation politique fondée par feu Soumaïla Cissé. 

Au cours de la rencontre, Gouagnon Coulibaly a saisi l’occasion pour tendre la main à tous les membres, afin que les filles et les fils du parti vert et blanc puissent « se retrouver autour de l’essentiel; travailler  pour l’éclat de cette formation politique ».

Le président de l’URD dira être prêt à s’investir auprès de tous ses camarades contestataires, absents à cette rencontre, pour les convaincre qu’il n’y a pas d’alternative à l’unité et à la cohésion du parti et que « les perspectives individuelles ne se forgent et ne s’épanouissent que dans la destinée collective ».  Avant de préciser qu’il leur tend avec sincérité, « sa main militante et fraternelle », car, selon lui,  ces contestataires sont et demeurent des militants et hauts responsables de l’URD.

Consciente du rôle majeur, poursuit-il, qui est le leur pour l’avènement de cette ère transitoire, en tant que première et principale force politique du FSD et du M5-RFP, fidèle à sa réputation de parti républicain et responsable; l’URD a décidé en toute liberté, en toute lucidité et en toute responsabilité de prendre part et de soutenir le processus de transition en cours dans notre pays, ce, depuis le 18 Aout 2020.

Et d’expliquer qu’après tant d’épreuves douloureuses, son parti s’est retrouvé, entraîné dans un marathon judiciaire, à cause de certains de ses cadres, qui ont tout bonnement refusé la tenue statutaire du 1er congrès extraordinaire, dont le seul point à l’ordre du jour était de pourvoir au poste de président, laissé vacant après le décès de feu Soumaila Cissé.

A cet effet, il rappellera qu’ils (les contestataires) ont introduit, le 14 janvier 2022, un recours judiciaire pour empêcher la tenue de ce congrès et continuent malheureusement d’en contester les conclusions, dont son élection à l’unanimité des 1110 délégués présents au congrès sur les 1400 attendus issus de plus de 95% des  sections du parti.  Cet imbroglio juridique, indique M. Coulibaly, « a exposé le parti, lui a fait perdre un moment, une partie de sa cohésion, mais n’a en rien entamé sa force, sa combativité et sa crédibilité. Ce moment d’angoisse pour de nombreux militants et sympathisants a révélé à la fois la vivacité du débat démocratique interne du parti et démontré avec force l’attachement viscéral des militants à son influence ».

 À cet égard, l’orateur s’est dit heureux d’annoncer fièrement que, malgré cette tempête, « l’unité du parti est restée intacte avec zéro départ ». Et de souligner que « l’URD refuse de s’enfermer dans le vrai-faux débat de positionnement et de candidature, qui semble être le prétexte tout trouvé par certains pour déstabiliser le parti sur l’autel d’intérêts, qui lui sont totalement étrangers ». 

A propos de l’actualité politique, Gouagnon Coulibaly indique que l’avant-projet de la nouvelle Constitution de la République du Mali remis au chef de l’Etat, le colonel Assimi Goita, cristallise le débat politique national. De passage, le président de l’URD a salué la rédaction de cet avant-projet, félicité les experts et invité les forces vives à se l’approprier, à le soumettre à la critique la plus objective, afin d’en améliorer les dispositions. 

Selon lui, le besoin de revisiter la Constitution du 25 février 1992 a été, maintes fois, exprimé par les régimes successifs de la III ème   République. Cette volonté constante réaffirmée, au cours de nombreux foras, dont le Dialogue National Inclusif (DNI) et les Assises Nationales de la Refondation (ANR), prouve, à suffisance, la pertinence de la révision ou de la rédaction d’une nouvelle loi fondamentale. Pour ce faire et dans cette perspective, l’URD privilégie l’approche la plus inclusive possible dans le cadre d’un dialogue national, démocratique, républicain et fécond.

Au plan social, M. Coulibaly précise que l’URD fait siennes les recommandations de la conférence sociale, tenue du 17 au 22 octobre 2022 à Bamako et encourage les différents acteurs à adopter très rapidement le Pacte de stabilité sociale annoncé lors de cette importante rencontre, qui a réuni les organisations syndicales, l’Etat et les partenaires du monde du travail.

Avant d’exhorter le gouvernement de Transition à accélérer le processus d’adoption de ce pacte, dont le besoin a été rappelé par le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maiga.

Lamine BAGAYOGO