Évasion du Tunisien auteur de l’attentat manque contre l’ambassade de france

 

Dans un communiqué  signé hier après-midi par le président de la République, Amadou Toumani Touré,  « le Gouvernement de la République du Mali a informé l’opinion nationale et internationale de l’évasion survenue le lundi 28 février 2011 de l’auteur de la tentative d’attentat contre l’ambassade de France à Bamako, le Tunisien Béchir SINOUN ». Les circonstances de l’évasion n’ont pas encore été précisées, mais « aussitôt la nouvelle connue, les autorités compétentes ont engagé des recherches pour retrouver le fugitif et le ramener dans son lieu de détention » assure le communiqué avant d’indiquer que « parallèlement, une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités et, en conséquence, pour prendre les sanctions qui s’imposent en pareilles circonstances ». Et le directeur général de la Sécurité d’Etat, le Colonel Mami Coulibaly, a déjà fait les frais de cette invasion. Par le décret N° 2011 084/ P-RM du 1er mars 2011 pris également hier, le Chef de l’Etat a nommé son adjoint,  Hildebert Traoré, Contrôleur général de police, directeur général de la Sécurité d’Etat par intérim. Le Colonel Mami Coulibaly avait lui-aussi été promu le 5 avril 2005 quelques jours après les incidents graves survenus à la suite d’un match de qualification à la Coupe du monde 2006 opposant le Mali au Togo. Il avait remplacé à ce poste, le Colonel Hamidou Sissoko dit Man.

« Plusieurs autres personnes chargées de le garder ont été interpellées », ont également assuré hier des sources proches du ministère de la Justice, Garde des Sceaux où on espère une arrestation du fugitif avant qu’il ne quitte le territoire malien.
Ce Tunisien du nom de Béchir Sinoun, qui se revendiquait membre d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), était détenu dans un lieu tenu secret (sous le contrôle de la SE).
Le 5 janvier au soir, muni d’un pistolet automatique, d’un engin explosif et d’une grenade, il avait réussi à faire exploser l’engin ou la grenade, selon des témoignages divergents à l’époque.
Cet attentat manqué contre l’ambassade de France située en plein cœur de Bamako, était mal préparé, ce qui semblait indiquer que l’homme, arrêté juste après, avait agi en solitaire, selon les enquêteurs. Aqmi n’a d’ailleurs pas revendiqué cet attentat.

Les  enquêteurs avaient précisé que Béchir Sinoun avait « à titre personnel, la haine de la France », en précisant qu’il avait été membre d’une Katiba (camp de combattants islamistes) d’Aqmi dans le Sahel où opère cette organisation qui a fait allégeance en 2006 au chef d’Al-Qaïda, Ossama Ben Laden.

Markatié  Daou

L’ Indicateur Renouveau 02/03/2011