ETUDES SUPERIEURES Les étudiants étrangers évitent les Etats-Unis

 

 

Après une décennie de croissance, le nombre d’étudiants internationaux qui étudient dans les universités américaines est en baisse. Un sondage révèle que 40% des universités américaines ont vu leur nombre d’étudiants internationaux décroître en automne 2017. Le sondage d’environ 250 collèges et universités a été mené par six groupes d’enseignement supérieur. Plus des trois quarts des établissements interrogés ont exprimé des préoccupations au sujet des futures inscriptions.

Les universités du Midwest du pays sont parmi les plus touchées. Selon le rapport du National Science Foundation, l’inscription des étudiants étrangers dans les programmes d’études supérieures en sciences et ingénierie a chuté en 2017 après plusieurs années de croissance. La plus forte baisse est venue des étudiants indiens, dont le nombre a chuté de 19% en 2017. L’Arabie saoudite, l’Iran et la Corée du Sud ont également envoyé moins d’étudiants en 2017. Il y a environ 1 million d’étudiants étrangers aux États-Unis. La Chine et l’Inde sont les deux principales sources d’étudiants étrangers aux États-Unis.

 

Plusieurs étudiants interrogés craignent qu’avec l’évolution des politiques d’immigration américaines sous l’administration du président Trump, qu’ils pourraient ne pas être en mesure d’obtenir un emploi après l’obtention de leur diplôme. Il est plus difficile pour ces étudiants de rester aux États-Unis après leurs études. Certains s’inquiètent de leur sécurité personnelle. Depuis que Donald Trump a été élu, les universités américaines disent que ses déclarations incendiaires et les restrictions sur l’immigration ont rendu les États-Unis moins attrayants pour les étudiants du monde. La procédure pour les demandes de visa est plus longue; les ressortissants de certains  pays ne peuvent même plus entrer aux États-Unis. Selon le gouvernement, ces mesures sont nécessaires pour la sécurité nationale.

 

En générale, les étudiants étrangers paient le double des droits de scolarité que paient les Américains. Les revenus perdus s’élèvent à des millions de dollars pour les universités, les forçant à éliminer certains programmes. La baisse du nombre d’étudiants étrangers s’explique aussi par une concurrence accrue des universités d’autres pays, des changements dans les programmes de bourses en Arabie Saoudite et au Brésil. Beaucoup considèrent le Canada, l’Australie, l’Allemagne et le Royaume-Uni comme des destinations possibles pour les études supérieures au lieu des États-Unis. Le nombre des inscriptions en Australie et au Canada évoluent dans la direction opposée. Le nombre d’étudiants internationaux dans les universités australiennes a augmenté de 15% entre mars 2016 et mars 2017. Il y a eu une augmentation de 11% des inscriptions internationales dans les universités canadiennes au cours de la dernière année. Les étudiants étrangers choisissent de plus en plus d’étudier dans les pays anglophones autres que les États-Unis, avec un nombre record choisissant le Canada. À l’Université de Toronto, par exemple, le nombre d’étudiants étrangers a augmenté de 21% par rapport à l’année dernière. Les interdictions de voyager et la rhétorique anti-immigrés de Trump exacerbent la tendance, signalant ce qui pourrait être un changement encore plus important sur le marché lucratif des étudiants étrangers. Les étudiants viennent principalement des États-Unis, de l’Inde, du Moyen-Orient et de la Turquie. D’autres universités canadiennes ont également connu une augmentation record au cours de l’année dernière.

 

Pour les États-Unis, le déclin actuel ne risque pas de causer un effet catastrophique à court terme. Mais sur le long terme, les pertes économiques et culturelles pourraient devenir dramatiques au cours des prochaines années.

Amadou O. Wane