États-Unis : un juge fédéral suspend l’interdiction d’asile pour les migrants entrés illégalement

Washington — Un juge fédéral américain a suspendu mercredi l’application d’une mesure controversée de Donald Trump visant à empêcher les migrants franchissant illégalement la frontière sud de demander l’asile aux États-Unis.

Cette interdiction figurait dans une proclamation présidentielle datée du 20 janvier, premier jour du mandat de Trump, dans laquelle il qualifiait l’afflux de migrants à la frontière mexicaine d’« invasion ». Le texte prévoyait que toute personne entrant illégalement sur le territoire par cette voie serait automatiquement exclue de la procédure d’asile.

Saisi par treize personnes originaires d’Afghanistan, d’Équateur, de Cuba, d’Égypte, du Brésil, de Turquie et du Pérou — toutes affirmant fuir des persécutions — ainsi que par trois ONG de défense des migrants, le juge a estimé que cette mesure allait au-delà des pouvoirs conférés au président par la loi américaine.

Dans sa décision, il rappelle que ni la Constitution, ni la loi sur l’immigration et la nationalité ne permettent au président de restreindre unilatéralement l’accès à l’asile. Il souligne également que, bien que l’exécutif soit confronté à d’importants défis en matière de gestion des flux migratoires, seul le cadre légal existant peut régir les procédures d’expulsion.

Six des plaignants auraient déjà été expulsés dans le cadre de cette proclamation. Toutefois, la décision du magistrat ne s’appliquera qu’aux migrants n’ayant pas encore été renvoyés et son application est différée de deux semaines, afin de permettre à l’administration Trump de faire appel.

La lutte contre l’immigration clandestine reste l’un des axes majeurs du programme politique de Donald Trump, souvent marqué par une rhétorique alarmiste sur une supposée « invasion » criminelle. Mais plusieurs de ses initiatives en matière d’expulsion massive ont été bloquées par la justice, au nom du respect des droits fondamentaux des personnes concernées.

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