Entreprise : Les causes des échecs


Parlant de ces échecs, il a évoqué un cas d’entreprise au Mali.  : ‘’ la région de Kayes, vers 1965, voit s’édifier une usine de céramique en coopération avec la Corée du Nord. Cette usine, était certes proche de certaines matières premières, mais, très éloignée- trop éloignée- des clients potentiels, eux-mêmes encore trop peu nombreux pour la gamme de produits fabriqués.

Elle sera finalement privatisée en 1991. Certains de ses anciens salariés manifesteraient encore en 2008 espérant toujours percevoir leurs droits sociaux. ‘’ Il a cité l’exemple du Zaïre, dans les années 70 qui avait créé une usine sidérurgique fabricant de la tôle. Cette usine fut fermée, en raison de l’épaisseur des tôles qui ne correspondait pas à l’usage local.

S’exprimant sur les fortes économies d’échelle, Jacques Gérard a soutenu que dans certains domaines de production, en dépit des hausses des dernières années, les coûts de transport pèsent encore trop peu dans le coût final par rapport aux économies de coûts engendrées par de très importants volumes de production. Cela tient, a-t-il dit, au fait que de lourdes dépenses d’investissement sont réparties sur un très grand nombre de produits.

Le consultant a expliqué  que les valeurs ajoutées insuffisantes sont, aussi, causes d’échec. Il a fait savoir que sans valeur ajoutée suffisante, aucune entreprise ne peut entretenir et renouveler ses équipements. Elle ne peut surtout pas dégager, a-t-il ajouté, des moyens suffisants pour assurer les fonctions de recherche ou d’autres indispensables : celles qui permettent de s’adapter tant au marché qu’aux évolutions aujourd’hui nécessaires pour entrer dans le monde du développement responsable. Il a fait observer que la transformation des matières premières locales est primordiale afin de conserver le maximum de valeur ajoutée sur place.  Une autre cause d’échec, selon lui, est la méconnaissance des règles commerciales élémentaires. Le consultant a soutenu : ‘’le commerce grand public obéit à des règles rigoureuses pour conserver une clientèle nombreuse.

Elles ne sont malheureusement que peu enseignées. ‘’ Le dernier point cité par Jacques Gérard est l’échec assuré par l’appât du gain démesuré. Il a repris l’exemple du Zaïre en soulignant :‘’consulté sur l’approvisionnement de la capitale Kinshasa qui s’accroissait à une très grande vitesse, nous avions mis au point un projet de ligne cargo régulière avec le Kivu, l’extraordinaire jardin du pays  où tout peut pousser sur ses excellents sols volcaniques. La rentabilité annuelle calculée était de 30% du capital investi. Hélas ! Le projet n’a pas vu le jour. Un oncle du Grand Timonier Mobutu Sese Nkuku Ngbendu Wa Banga a décidé qu’il pourrait gagner encore plus d’argent avec le même projet, mais…en s’approvisionnant en Afrique du Sud ! ‘’ Bien évidemment, a-t-il dit, les coûts rendus à Kinshasa n’étaient pas supportables.

Baba Dembélé

Le Républicain 11/03/2011