Enseignement supérieur:Du plomb dans les ailes

Il n’est pas sans importance de rappeler que  depuis un   l’avènement de la démocratie au Mali, plus précisément depuis 1991 ;  l’école malienne n’a cessé de faire une descente aux enfers. Les grèves incessantes des étudiants à l’aube de la démocratie ont d’abord diminué le taux des cours en termes de semaines ou de mois validés pour une année scolaire normale    mais elles ont aussi fragilisé la peur que suscite l’échec chez les élèves et étudiants  et de surcroit  ont  facilité et encouragé le gout à la paresse intellectuelle et aux arrangements dans les coulisses.

Certains élèves préfèrent  chercher à frauder ou à corrompre que de s’adonner à la tache la plus noble qui est celle  de l’apprentissage des leçons ou de faires leurs exercices en maths, physique-chimie, etc.  A ces attitudes périlleuses  adopter par les élèves et étudiants, vient s’ajouter, les multiples politiques  malsaines des gouvernements prétendants dans le secteur de l’éducation. Un cas illustratif de ces mauvaises politiques de l’enseignement est : La NEF (la nouvelle école fondamentale) qui a été initié au temps de l’ex ministre de l’éducation M. Adama Samassekou.

La NEF a été incontestablement reconnue comme étant un échec dans les programmes de l’éducation national au Mali. Ce système a favorisé la médiocrité des élèves dans les langues étrangères en faveur des langues nationales. Ainsi, les élèves qui évoluent sous cette coupe se retrouvent généralement  sans aucune base en lexique et en grammaire française  et anglaise. Donc, c’est une baisse de niveau descendo. Ces mêmes élèvent viennent à l’enseignement secondaire avec des niveaux très bas ; des lacunes qui peuvent difficilement être comblées. Les  élèves  poursuivent leurs études à l’université et dans les écoles supérieures avec  les mêmes lacunes. Un phénomène qui aboutira à des niveaux très bas à l’enseignement supérieur.

Au finish, c’est un niveau très bas même à la sortie. Aujourd’hui, le diplôme malien n’est pas assez compétitif dans la sous région. Ce n’est plus jadis, l’étudiant qui était  connu et présenté comme l’élève intelligent, discipliné avec des résultats probants dans la plus part des cas.  Le secteur de l’enseignement supérieur a vraiment du plomb dans les ailes qui l’empêchent de connaitre cet envol escompté pour un géant de la démocratie en Afrique de l’Ouest. A cette situation déjà catastrophique vient s’ajouter une autre situation qui vient pour empirer les choses. C’est bien évidement, celle de la corruption qui est entrain de germer  en toute beauté au niveau de ce  secteur très vulnérable.

Aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre un étudiant dire :  » Ok ,aujourd’hui ; rien ne sert de se casser la tête pour apprendre ces longues leçons ; je vais  payer de l’argent à un de ces réseaux et je passe .  » ces mêmes étudiants affirment haut et fort  qu’il y a des réseaux  de passeurs d’examen qui  ont généralement des responsables de classe en tête qui recensent les payeurs potentiels du fameux   »Surafin  » qui   est devenu maintenant une pratique même au niveau le plus délicat qu’est la transmission de la connaissance.

L’AEEM aussi accouche  ces derniers temps de certaines pratiques malsaines visant   à des intérêts  pécuniaires qu’à la défense et la sauvegarde des intérêts des élèves et étudiants maliens. Déplomber les ailes du  secteur de l’éducation ;  c’est bien là le souci des plus hautes autorités de l’éducation au Mali. C’est cela  qui justifie certainement les récentes mesures qu’elles sont entrain de prendre à l’heure actuelle  à l’endroit du secteur de  l’enseignement supérieur.

M.Maiga

Aurore 28/07/2011