EDITORIAL : Le coup d’Etat électoral de la présidentielle

Au contraire, par votre  détermination à conserver le pouvoir à  tout prix, vous venez d’attiser de nouveaux foyers de tensions entre les enfants d’une nation qui n’a plus besoin de plonger de nouveau dans les affres de la guerre. Laurent Gbagbo, vous devez faire en sorte que les bouches des uns et des autres ne vous qualifient pas autrement, car nombreux sont ceux-là qui soutiennent que vous n’aviez jamais tenu vos paroles et que vous ne les tiendrez jamais. Ce qui est indigne venant d’un responsable qui a surtout passé dix ans à la tête de l’Etat.

En acceptant le verdict des urnes, Laurent Gbagbo et ses lieutenants en sortiront encore plus grandis

Laurent Gbagbo, en acceptant le verdict des urnes et en félicitant votre adversaire pour sa victoire, vous épargnerez certainement une nouvelle crise à la Côte d’Ivoire. En reconnaissant votre défaite, vous éviterez du coup  deux gros problèmes à votre pays : la guerre et la déchirure. Aussi, ne pensez-vous pas que le futur Président, Alassane Dramane Ouattara, peut vous sauver et éviter qu’on vous traîne devant les juridictions nationales et internationales ?

Ayez confiance en Dieu ! Même si on argumente que celui qui tue doit être tué, il y a toujours des exceptions en la matière. Dans votre cas, cher Laurent Gbagbo, le Président  Alassane Dramane Ouattara fera de son mieux et même tout son possible pour vous sauver.

Après s’être autoproclamé vainqueur de la présidentielle (51,45%) avec la complicité du président du Conseil Constitutionnel (Paul Yao N’Dre), qui ne serait autre que le beau frère de Simone Ehivet Gbagbo, Laurent Gbagbo a été investi (le samedi 4 décembre) pour un nouveau mandat de cinq ans, et cela, contre la volonté du peuple.

Laurent Gbagbo et ses lieutenants doivent s’inspirer de l’exemple guinéen

Les suffrages de près d’un million d’électeurs ont été annulés par le Conseil Constitutionnel dont tous les membres sont des proches de Laurent Gbagbo. Il appartient à ce dernier de s’inspirer de l’exemple de la Guinée Conakry. En effet, dans ce pays voisin de la Côte d’Ivoire, le vaincu, El Hadj Mamadou Cellou Dalein Diallo, a reconnu sans ambages la victoire de son adversaire, Alpha Condé. « La victoire est bien, tout comme la défaite permet de projeter de nouvelles perspectives pour l’avenir. La victoire et la défaite sont toutes deux constructives pour la nation », avait déclaré El Hadj Mamadou Cellou Dalein Diallo, avec sagesse et maturité politiques.  

Les Africains sont-ils mûrs en démocratie ?

En définitive, au regard de tout ce qui passe en Côte d’Ivoire, et ce, 50 ans après les indépendances, les Occidentaux n’ont-ils pas eu raison sur les Africains ? L’Afrique et ses enfants, parlant la plupart  de ses dirigeants ou chefs d’Etat, ne semblent pas encore mûrs pour la démocratie, même s’il existe çà et là quelques bons exemples, notamment : au Bénin, au Mali et au Ghana.

Par Zhao Ahmed Amadou Bamba

Le Coq 06/12/2010