Edito / Poudrière

Tout se passe comme si l’ami se refuse de se faire le complice d’un état de fait qui s’il n’était pas géré avec célérité  compromettrait dangereusement la stabilité du pays tout entier. Des cargaisons entières d’armes lourdes  sur notre sol, l’exacerbation des revendications identitaires et tribales, les jeux d’influence  internes et externes pour le contrôle d’enjeux de jour en jour plus complexes, voilà pour la part visible du tableau, en partie.

Or les questions essentielles du fait d’être devenues subsidiaires, volontairement ou pas, ne peuvent que conduire à penser qu’il n’est plus ni moins qu’un échafaudage dont on voudrait tirer les bénéfices le moment venu. Or précisément il n y a pas  de bénéfice, en tout cas pas celui que l’on espère.

L’avenir est dans la clarté du jeu politique. Ainsi, si tout le monde, au Sénégal, connait, depuis plus d’un an, la date des futures élections, le Mali lui ne le sait que depuis hier soir. Et pour avoir délibérément attendu on en est réduit à un couplage des scrutins qui viendra en rajouter à la confusion. Elle viendra s’ajouter aux difficultés d’un ministre chargé des élections qui, en raison de la nouvelle donne au nord de notre pays, sera plus souvent qu’à son tour à la peine  pour éteindre un feu qu’il n’aura pas su  éviter.

S’agit-il d’ajouter des difficultés aux difficultés comme pour davantage assombrir et se poser plus tard en sauveur ? Dans tous les cas, tous les fronts sont en éveil et les risques de bâclage et de cafouillage dans leur traitement sont évidents. La raison selon laquelle le choix du couplage est dicté par la modicité des moyens ne résiste à aucune analyse dès lors que pour cette même raison le vote sur le referendum peut être ajourné sans préjudice aucun pour le pays.

Pourquoi se disperser quand les menaces sont réelles,  pourquoi courir les risques d’embrasement quand on peut les éviter ? Le conflit guette à nouveau au nord et semble n’attendre  que les contestations  post électorales pour s’engouffrer dans la brèche de nos désaccords et de nos tiraillements.

Le Républicain 20/10/2011