Edito : Non aux négociations du 10 janvier !

La fuite organisée de ce document d’Ansar Dine, avant l’ouverture officielle des négociations avec le gouvernement du Mali, donne raison à ceux d’entre nous qui continuent de refuser tout dialogue avec ce mouvement terroriste. Il est donc clair que les négociateurs, avec à leur tête, jusqu’à aujourd’hui, le chef de la diplomatie malienne, Tiéman Coulibaly, ne doivent plus aller à Ouagadougou s’asseoir à la même table qu’Ansar Dine.

Parce que les préalables évoqués par les autorités maliennes ne sont pas acceptés. Il s’agit de l’intégrité du territoire national et de la laïcité de l’Etat. Ansar Dine prend un malin plaisir à se moquer de tout le monde, y compris de sa tutrice, l’Algérie. Sinon, comment comprendre que, sous les auspices d’Alger, les envoyés d’Iyad Ag Aghaly, chef spirituel d’Ansar Dine, signent un accord avec leurs frères ennemis du MNLA pour se démarquer du terrorisme et reconnaitre l’intégrité du territoire du Mali, dans la dernière décade du mois de décembre, et que, quelques jours après, ils remettent un document à Blaise Compaoré pour dire le contraire?

Nous l’avons affirmé à maintes reprises: Ansar Dine a une langue de serpent. Ce mouvement islamiste ne comprend aucun langage, si ce n’est celui de la force. Au lieu de se démarquer d’Aqmi, comme convenu à Alger aussi bien qu’à Ouagadougou, Ansar Dine, aujourd’hui plus qu’hier, s’affiche avec ce mouvement terroriste. Ils organisent ensemble des opérations de ratissage et s’apprêteraient, semble t-il, à lancer un assaut contre la ligne de front de Sévaré.

Au regard de tout cela, Bamako doit décliner l’invitation de Compaoré pour la reprise des négociations politiques, lesquelles ne doivent en aucun cas comporter une remise en cause de la laïcité de l’Etat et de l’intégrité territoriale du Mali, principes intangibles. Le monde entier soutient notre pays sur ces deux points au moins. Il faudra donc, dès l’entame des pourparlers, de la fermeté, de la rigueur, de la responsabilité pour prétendre parler au nom du peuple malien.
Que ceux qui seront désignés par le Mali sachent qu’ils portent sur leurs épaules l’avenir de tout un peuple, uni par le sang, la géographie et l’histoire. Car, ce qui dessine si nous continuons sur cette lancée, c’est bien la partition du pays à travers ces négociations. Le MNLA s’arque boute sur ce qu’il appelle l’auto-détermination, et, maintenant, c’est Ansar Dine qui évoque

l’autonomie du Nord du Mali pour y appliquer la Charia.
C’est pourquoi les négociateurs maliens doivent être, une fois de plus, très fermes et très rigoureux. Le Mali n’est pas le Soudan. Le Mali doit rester un et indivisible. Pas d’autonomie, pas d’autodétermination, pas de Charia. Tout le reste est négociable.

Chahana Takiou  

Le 22 Septembre 07/01/2013