Edito National : DAF

Le dernier tsunami dont l’épicentre se trouve être Koulouba  a donc frappé au cœur du système financier des départements et en l’absence de motifs réels, clairement exprimés, chacun y est allé de son commentaire. Les raisons sont d’ordre hautement politiques disaient certains et visent à brûler l’herbe sous les pieds d’un Modibo, coupable  désormais de lèse majesté. Lui qui a nommé la plupart des argentiers de la République pour sa soif à venir. Le prétexte tout trouvé d’assainir les finances publiques ne sont que de la poudre aux yeux quand, pendant neuf ans, on s’en est accommodé et peut être même servi, prétendent-ils, avant d’ajouter que  ce n’est pas quand une affaire est pliée que l’on s’embarrasse de détails de contour. En réalité, renchérissent les autres, les DAF constituent le lieu privilégié où se construisent les trésors de guerre,  il y a donc un savant casting à opérer pour ne pas se découvrir en train de dresser la table pour les autres, parfois l’ennemi d’en face. Parce que le camp qui limoge c’est aussi le camp qui nommera les remplaçants dès lors pourquoi décapiter tout le monde quand les « modibistes » sont connus.

Si le souci et la démarche, dit-on, devraient rendre les manœuvres des ministres plus difficiles pour que les maigres ressources du pays lui soient davantage consacrées, à lui plutôt qu’aux chapelles politiques, pour les joutes à venir, il rendrait caduque la nécessité de remanier une équipe qui du coup garderait ses DAF, un DAF étant égal à un autre.

Enfin, une des raisons de cette grande lessive reste liée aux différents rapports du B.V.G qui indexaient  justement les DAF. Mais dès l’instant où le gendarme des finances a été lui-même fragilisé, que la corruption n’a jamais été aussi florissante, aux dires des autorités elles mêmes,  n’y avait -t -il pas lieu d’étendre la mesure-sanction à toutes les régies financières. En tout état de cause il va falloir aller plus loin, plus vite, plus juste…

S El Moctar Kounta
Le Républicain 19/04/2011