Edito / Médiocratie

C’est en tout cas ce qui se ferait dans tout pays qui respecte ses citoyens et dans tout pays où les citoyens ont conscience de leur force. Si elle trônait encore dans nos rues, ce ne serait pas parce que personne ne s’en est aperçu ou ne l’a signalé. Mais parce que justement l’imprudent qui en a parlé n’a pas une parcelle de pouvoir. Il y a certes de plus grands problèmes à gérer dans le pays et il est vrai que quelque part il n’y pas à faire tant de bruit pour une petite coquille.

C’est justement parce qu’il y a de grands problèmes à gérer que nous devons éviter de poser de petits problèmes de ce genre. Sauf à vouloir insinuer que plus rien n’est possible pour tirer notre école vers le haut. Madame la ministre qui s’exprime toujours avec correction et pédagogie a la décision. Elle peut faire constater les faits et les corriger. Ce serait la voie de la décence.

Encore qu’en médiocratie, l’orthodoxie commanderait d’ignorer superbement nos propos. Comme il en a été du problème surréaliste de l’artère Badala- Baco Djikoroni Aci avec ses garde-fou écartés pour laisser passer piétons et motos, avec ses points de traversées interminables et ses passages non cloutés et sur laquelle cinq ou six jeunes vont mourir la veille du nouvel an. Faites comme les démocrates, Madame. Et pas comme les autistes qui diront «Hera be si, hera be tilen».

Adam Thiam

Le Républicain Mali 28/12/2011