Edito : IBK, une présence facultative

Lespoir qua suscité le retour au bercail du Président de la République en bonne forme après une quinzaine de jours dabsence est-il en train daller à vau leau ? Ils étaient nombreux à applaudir son come-back et à nourrir la conviction quIBK allait immédiatement prendre à bras le corps les différentes crises quil a laissées irrésolues et qui se sont dailleurs exacerbées à son absence. Crise politico-sécuritaire, cherté de la vie, crise institutionnelle consécutive au découpage territorial et à la révision constitutionnelle, bref une crise de confiance entre gouvernants gouvernés dune part et entre acteurs politiques, dautre part.
En effet, quelle ne fut notre surprise de constater que plus dune semaine après son retour au bercail, cest le silence radio du Président de la République, lui qui est le père de la Nation et surtout à un moment où la case-Mali est presquen feu. Son silence est tellement assourdissant, quil donne aujourdhui lieu à toutes sortes de supputations, dinterprétations et de commentaires les plus ahurissants.
A quand alors son réveil ? Cette question mérite dêtre posée quand on sait que la demeure Mali ne se porte pas bien et quelle a diligemment besoin dune thérapie de choc ? Ne devrait-il pas sinspirer de lexemple dEmmanuel Macron, le Président de la République française, quand, après plus de deux semaines de manifestation des gilets jaunes, il sest adressé solennellement au Peuple français et aux manifestants pour faire des propositions concrètes dapaisements ? Ou bien, faute dalternatives crédibles, IBK cède tout à son PM. A-t-on besoin de rappeler que le Premier ministre nest quun chargé de mission du Président de la République et quil ne saurait se substituer à lui ?
Soumeylou Boubèye Maiga comme Edouard Philipe ? Le Premier ministre français, sest battu comme un beau diable pour calmer la manifestation des gilets jaunes en France, mais en vain. Il a fallu ladresse à la nation du Président Emmanuel Macron pour calmer le jeu. Car pour les manifestants, le seul interlocuteur fiable et valable est le Président de la République pour qui ils ont voté et qui a un devoir de redevabilité envers son peuple. Au Mali, ce message ne semble pas être compris par IBK, qui laisse toujours la situation entre les mains de son Premier ministre et ce dernier peine à trouver des solutions.
Pendant quil est encore temps, IBK est fortement attendu pour décrisper la situation.
Youssouf Sissoko
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