Edito : Dire le Mali

chahana takiou journaliste

Il a eu droit à tous les honneurs, en raison de l’amitié franco-malienne et de celle qui unit IBK et Hollande, tous deux pétris de valeurs socio-démocrates.

Ce qu’il faut retenir de cette visite, c’est qu’IBK a dit le Mali partout où il le fallait. Il a mis en avant la fierté et la dignité de son peuple, de sa nation, qui fut lorsque d’autres n’existaient pas.

Il l’a dit à l’Elysée au Président français François Hollande. Il l’a dit la tête haute, fixant son hôte du jour les yeux dans les yeux. C’est ainsi qu’il a rappelé l’histoire de la mystérieuse ville de Tombouctou, qui a connu l’Islam depuis des temps immémoriaux et à laquelle, on ne peut pas venir, aujourd’hui, enseigner ou dicter les préceptes de la religion propagée par notre bien aimé Prophète, Mohamed (Paix et Salut sur lui).

Fier de son peuple et de son pays, IBK a dit le Mali en pensant au grand savant Ahmed Baba de Tombouctou, à son maitre Ahmed Bagayogo et à tous les autres, qui ont fait rayonner notre pays par leur érudition. Le Roi du Maroc d’alors en savait quelque chose, de même que le Prince soigné de sa cataracte.

Ce qu’il faut retenir également, c’est qu’IBK a dit le Mali en évoquant le roi Kankou Moussa, le plus illustre du Mandé, qui a fait connaitre notre pays à travers son pèlerinage historique, sa générosité à distribuer l’or sur son passage et aux lieux Saint de l’Islam, la Mecque et la Médine.

Ce qu’il faut retenir aussi, c’est qu’IBK a dit le Mali en rappelant l’humanisme soudanien et la fierté des pères de l’indépendance du Mali.

C’est ce peuple et ce grand pays qu’IBK est venu représenter à Paris. Ce peuple meurtri par une guerre fratricide, qui vient de connaitre son épilogue, peut-on tenter de dire.

Oui, IBK a dit le Mali, en expliquant l’Accord de paix et de réconciliation signé entre les différentes parties, en reconnaissant devant les partenaires techniques et financiers, en présence du Président Hollande et de nombreux diplomates, que ce document n’était pas une panacée.

Mais il permet d’unir le pays, d’amorcer un véritable développement des régions maliennes de Tombouctou, Gao et Kidal, dans la perspective de bâtir un Mali émergent.

Enfin, IBK a dit le Mali en rappelant sa brillante élection à la tête du pays et en égrenant les efforts que son gouvernement déploie pour le bien-être des Maliennes et des Maliens.

La Conférence internationale pour la relance économique et le développement du Mali, tenue le jeudi 22 octobre dans la salle de conférences de l’OCDE, à Paris, en est un témoignage éloquent, avec le succès retentissant que l’on connait: des engagements financiers de 2 120 milliards de FCFA.
Chahana Takiou

Source: Le 22 Septembre 28/10/2015