Economie Quelle économie pour le Mali post crise ?

Le 11e numéro du grand débat Economique de l’Association Forum de la Presse au Mali s’est tenu le 29 octobre 2016 à Sup Management. Deux experts économiques, l’ancien Premier ministre Moussa Mara, expert comptable et le Dr Etienne Fakaba Sissoko, économiste au centre de Recherche et d’Analyse Politique, Economique et Sociale, ont débattu de l’économie malienne post crise. Peut-elle se relancer ? Comment ? Et quels sont les secteurs à mieux exploiter ?
A l’entame de ses propos, le Premier ministre Moussa Mara a posé son diagnostic à savoir : le Mali est l’un des pays le plus pauvre au monde depuis l’indépendance jusqu’à nos jours. Selon lui, la question est de savoir pourquoi nous sommes dans cette situation et comment faire pour sortir ? Pour lui, nous n’avons pas de politique économique. Il a indiqué que la politique c’est d’abord une vision et qu’il faut revenir aux fondamentaux : avoir une stabilité institutionnelle et économique, la sécurité, la sécurité juridique. Selon Moussa Mara, la cohérence d’ensemble n’est pas assurée et notre pays doit fixer ses objectifs avec des indicateurs. Il a également rappelé que le partenariat est une autre constante qu’il faut privilégier. Pour lui, ce sont les acteurs privés qui font l’économie et le pays doit avoir une initiative d’évaluation de politique économique, avoir une architecture économique. Le Dr Fakaba Sissoko, pour sa part, a fait le constat que la population dans sa majorité ne profite pas de notre économie, car notre balance commerciale est déficitaire et l’industrialisation reste un défi à relever. Il a indiqué qu’il ya une incohérence entre les discours politiques et les pratiques. Selon lui, le Mali s’est mis dans un système dénué de tout caractère humain agrandissant la pauvreté. Pour lui, nous sommes là parce que nous avons mis le privé au centre de notre économie. Il dira que l’Etat ne doit pas se contenter du simple rôle de réglementation et qu’il faut tenir compte actuellement de l’agriculture et un deuxième élément que constitue la politique d’industrialisation. Le Premier ministre a rappelé que si nous sommes arrivés aux politiques d’ajustement structurels, c’est parce que les entreprises étaient devenues des charges et que l’Etat n’a jamais été un bon gestionnaire. Il a indiqué que nous sommes dans un cadre de concurrence internationale et qu’il faut rationnaliser nos forces : aider ceux qui créent la richesse, créer les conditions pour que ça marche. Selon lui, si l’Etat a un rôle à jouer, il doit le faire dans le secteur de l’énergie, par exemple. Pour le Dr Fakaba ce sont les indicateurs qui sont importants. Selon le Dr c’est parce que l’Etat s’est désengagé de l’économie que tout nos biens viennent de l’étranger. Il a fait savoir que les entreprises crées ces 3 dernières années et qui ont bénéficié d’exonération n’ont pas produit les résultats escomptés. D’où la nécessité, de son avis, de réfléchir à un autre modèle économique et agir sur les avantages comparatifs (or, agriculture) et, aussi, que les secteurs de souveraineté reviennent à l’Etat. Cependant, le premier ministre Moussa Marra soutiendra qu’il faut travailler dans une liberté concurrentielle et manier les indicateurs socio. Il a déclaré que notre force principale doit être dans la transformation de nos produits. Il a proposé de mettre l’accent sur : l’intensification des infrastructures et le tourisme, et aussi faire confiance aux collectivités locales, sortir l’idée d’emploi du cadre classique, mobiliser l’épargne locale et affecter les ressources aux collectivités locales. Pour sa part, le Dr Fakaba dira que le système LMD est une opportunité pour revoir notre éducation ; il a proposé la création d’une banque publique d’investissement, rendre possible l’agriculture intensive et renforcer le secteur privé dans tous les sens.
Fakara Fainké