ECLAIRAGE: A qui profite ….le chaos ?

Ce rappel est utile pour cerner la situation qui prévaut actuellement dans le septentrion de notre pays, même si l’ennemi en face n’est pas Ibrahim Ag Bahanga. Rappel doublement utile d’autant qu’il aura fallu deux ans pour plier le feuilleton Bahanga, à l’image de la rébellion de 1990, elle aussi jugulée en deux ans (1990-1992). Ensuite, tout laisse à croire que l’actuelle crise sera dénouée par une opération d’envergure du type Jigi Tugu.

A la différence des deux rébellions précitées, le pays fait face aujourd’hui à plusieurs groupes armés dont des soldats lourdement armés, des intégristes religieux soutenus par les salafistes et des apatrides qui agissent sous le label d’un mouvement, à la solde d’un putschiste qui trône à Nouakchott.

Mais, malgré la diversité du front et en dépit des méthodes (traîtresses) des assaillants, l’armée malienne est entrain de remplir sa mission cardinale : la sauvegarde de l’intégrité territoriale.

Dans ce sens, la hiérarchie militaire, compte tenu de l’immensité de l’espace du nord, a dégagé des zones prioritaires à occuper et à sécuriser par tous les moyens.

C’est pourquoi, les grandes agglomérations du septentrion sont aujourd’hui sous haute protection et sous le contrôle de l’armée.

Et comme en 2006, l’option adoptée par les autorités maliennes, s’agissant de la crise actuelle, était d’éviter certaines actions militaires pouvant conduire à un embrasement de cette partie du pays. Malheureusement, les différentes parties belligérantes ne sont pas dans cette disposition. Elles se soucient peu des règles élémentaires en matière de cohésion sociale et de droit.

Aujourd’hui, seul le langage de la force semble donc être leur priorité. En somme, ils sont engagés dans une seule et unique logique : la violence. Et tout indique qu’ils finiront comme…Ibrahim Ag Bahanga.

L’important est que les Maliens qui aspirent à la paix accompagnent leur armée à imposer cette paix au nord, et partout dans le pays.

Mais, en plus des assaillants, notre combat et notre devoir est de barrer la route à toutes ces forces obscures tapies dans l’ombre qui œuvrent, ici-même à Bamako, à la déstabilisation du pays.

La crise du nord se présente comme une aubaine pour ces forces. Dans leur calcul, ces mêmes forces obscures pensent que cette crise peut être un raccourcis pour elles d’assouvir leur dessein, pas pour autre chose.

A deux (petits) mois des élections, certains politiques, certainement conscients de leur poids, savent déjà la sentence des urnes. Donc, il faut semer le chaos pour profiter, même s’il faut plonger le pays dans un précipice. Sordide calcul !

C.H. Sylla

 

L’Aube.ml 14/02/2012