Echostar / Assétou Gologo ou l’art de mettre les perles au service de la beauté

S’il y a aujourd’hui, dans le domaine de l’artisanat, une initiative qui permet aux bijoux «  made in Mali » de s’imposer à travers le monde, c’est bien celle de Assétou Gologo, à travers sa marque « Tamacali ». Dans une ingéniosité exceptionnelle, la « designer » malienne est parvenue à proposer des bijoux très appréciés par la gent féminine. Rien ne prédestinait Tétou à produire des bijoux pour rehausser la beauté des femmes.

Titulaire du diplôme de la faculté de langues étrangères Russe-Espagnol-Anglais, obtenu en 1992, Assétou Gologo a été, de 1993 à 1996, traductrice, interprète et guide. En 1996, après trois mois de secrétariat de direction au Grand Hôtel de Bamako, elle passe au poste d’attaché commerciale, qu’elle occupe de mai 1996 à juillet 1997, avec la mission de gérer et de développer le portefeuille client. En juillet 1997, elle met fin à sa collaboration avec le Grand hôtel de Bamako et commence immédiatement à travailler en août 1997, à TEIC SARL à Bamako,  comme assistante administrative et comptable. Poste qu’elle va quitter en septembre 2001 pour un  poste de management au siège de ICC SA à Abidjan. En octobre 2002, de retour à Bamako, elle deviendra responsable des ressources humaines  chez Bat Mali SARL.

Elle quittera ce poste pour se consacrer à la promotion de sa marque « Tamacali ». « L’environnement malien n’a pas été le déclic qui a fait de moi une artiste, mais c’est indéniablement ma principale source d’inspiration, ce qui nourrit ma créativité », déclare volontiers Assétou Gologo.  Avant d’ajouter qu’elle a commencé à créer de manière « virtuelle », il y a quelques années lorsqu’elle  accompagnait des amis en visite au Mali, au marché de Ngolonina, à Bamako. « Pendant qu’ils discutaient, achetaient, j’étais souvent assise dans ces mini cavernes d’Ali Baba, remplies d’objets hétéroclites, et je me surprenais à rêver, surtout quand je me trouvais au milieu de perles.

Certaines de ces perles m’étaient familières du fait que je les avais vues portées par ma grand-mère, ma mère, mes tantes », a-t-elle expliqué. Selon Assétou Gologo, c’est depuis ce jour que son imagination lui faisait utiliser autrement les divers matériaux qu’elle avait vu au marché de Ngolonina. Obsédée par ses imaginations, elle est allée acheter des perles et s’est mise à les enfiler. « Depuis, j’ai quitté carrière et emploi, dans une multinationale pour mettre sur pieds ce que j’espère sera un jour une grande entreprise malienne créée par une femme », a-t-elle révélé. Ainsi naquit en 2005 « Tamacali » : une entreprise artisanale malienne de mise en valeur des perles et des pierres.

« Nous créons, produisons et mettons à la disposition du public des bijoux uniques faits de mariage de plusieurs  matières : le bronze, l’argent, les perles et  les pierres. Mais aussi du mélange des couleurs et des formes symétriques et asymétriques », a-t-elle indiqué. Au salon international de l’artisanat d’Ouagadougou (SIAO 2006), le talent de notre compatriote a été salué. Elle y a remporté le « Prix femme » de la Commission de l’Union africaine. Au 3ème Festival mondial des arts nègres tenu à Dakar du 10 au 31 décembre 2010, Assétou Gologo était en tête des artistes qui ont fièrement représenté notre pays.

Assane Koné

Le Républicain 14/07/2011