Donald Trump dévoile un décret visant à réduire le coût des médicaments sur ordonnance aux États-Unis

Le président américain Donald Trump a annoncé, dimanche 11 mai 2025, via un message sur son réseau Truth Social, qu’il signerait le lendemain un décret visant à réduire significativement le coût des médicaments sur ordonnance aux États-Unis. Une promesse phare de sa campagne présidentielle, qui pourrait bouleverser l’industrie pharmaceutique nationale et mondiale.

Selon le républicain, cette mesure permettra de baisser les prix de 30 à 80 %, en alignant les tarifs américains sur ceux du pays pratiquant les prix les plus bas. « Pour la première fois depuis de nombreuses années, [nous allons] apporter l’équité en Amérique ! », a-t-il écrit, précisant que cette réduction devrait s’appliquer « presque immédiatement ».

Une promesse sans mode d’emploi clair

Si l’annonce est spectaculaire, elle soulève de nombreuses questions. À ce jour, ni la Maison Blanche ni le ministère de la Santé n’ont détaillé le mécanisme par lequel ce décret sera mis en œuvre. L’idée d’un alignement automatique sur les prix les plus bas du monde suscite le scepticisme, tant en raison de la complexité du marché pharmaceutique que de la puissance de lobbying de l’industrie aux États-Unis.

Les déclarations de Trump interviennent dans un contexte de forte pression sur le pouvoir d’achat des ménages américains, frappés par l’inflation persistante des dernières années. Les prix des médicaments sont depuis longtemps un point de friction politique, les Américains payant en moyenne 2,5 fois plus que les Français, selon une étude de la Rand Corporation. Le contraste est également frappant avec les pays voisins comme le Canada et le Mexique.

Un dossier de longue haleine

Ce n’est pas la première fois que Donald Trump s’attaque à cette problématique. Lors de son premier mandat, il avait déjà tenté d’imposer des règles d’importation de médicaments et de limiter les marges de l’industrie pharmaceutique, sans réel succès. Son administration avait également travaillé sur la possibilité de permettre aux États américains d’importer des médicaments moins chers depuis l’étranger, mais les résultats étaient restés modestes.

En parallèle, son prédécesseur Joe Biden avait obtenu, en 2022, l’autorisation pour Medicare – le système de santé publique des plus de 65 ans – de négocier directement les prix de certains médicaments avec les laboratoires. Cependant, les effets de cette réforme ne seront visibles qu’en 2026.

Réactions et inquiétudes à l’international

La promesse de Trump de forcer une baisse des prix sur le marché américain pourrait avoir des répercussions à l’échelle mondiale. En effet, une baisse artificielle des prix américains pourrait pousser les laboratoires à compenser leurs pertes ailleurs, entraînant une hausse des prix dans d’autres pays. « Ils augmenteront dans le monde entier pour compenser », a assumé Trump dans son message.

À l’approche de l’élection présidentielle de novembre, cette annonce s’inscrit dans une stratégie de reconquête de l’électorat populaire, très sensible aux questions de santé et de coût de la vie. Mais sans détails techniques, ce décret pourrait rester une déclaration d’intention, à moins que l’exécutif ne parvienne à surmonter les résistances de l’industrie pharmaceutique, l’une des plus influentes à Washington.

Vers une réforme historique ou une nouvelle impasse ?

Si la mesure est effectivement mise en œuvre, elle constituerait une rupture majeure dans la politique de santé américaine. Mais à ce stade, les observateurs restent prudents. L’expérience du passé et le flou autour des modalités d’application laissent planer le doute sur sa faisabilité à court terme.

Une chose est sûre : la pression monte sur les laboratoires et le débat sur le prix des médicaments s’impose déjà comme un enjeu central de la campagne électorale à venir

La rédaction

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