Dogon, au Panthéon des arts d’Afrique

Le produit de sous-groupes animistes et de la longue et riche histoire de leur arrivée successive sur la falaise de Bandiagara. Un plateau naturellement protégé qui, bien que fort aride, a assimilé depuis des siècles différentes populations réfractaires à l’islam. Toute la présentation est conçue pour que les typologies et les époques se repèrent facilement. Dans la deuxième section, place aux masques. Également d’une formidable diversité, ils sont suspendus à différentes hauteurs, selon qu’on les portait à pied ou sur des échasses, lors de ces cérémonies hautes en couleur que l’ethnologue Jean Rouch a pu filmer en 1974. Le documentaire est diffusé en prologue. Certains masques sont hauts jusqu’à toucher le plafond, d’autres figurent des animaux fabuleux. Oiseaux géants, singes grimaçants ou encore puissants rhinocéros.

Autant d’êtres mythiques qui s’incarnaient dans la danse. Enfin, la troisième partie du parcours est consacrée à l’histoire du collectionnisme. C’est la deuxième vie de ces objets cultes : quand ils intègrent les vitrines du nouveau Musée de l’homme, au Trocadéro, ou servent de source d’inspiration aux cubistes et aux surréalistes.

Les surprises des patines datations au carbone 14

Entre 2003 et 2006, le Musée du quai Branly a confié au Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) le soin d’analyser l’épaisse croûte couvrant onze statuettes dogons et pré-dogons. Cette patine résulte d’un enduit cérémoniel composé de divers éléments organiques et minéraux. Sang, karité, bouillie de mil, excréments d’oiseaux, etc. Elle permet aujourd’hui d’affirmer que neuf pièces sont antérieures au XVe siècle. L’une d’elles peut remonter au Xe siècle.

Source Le Figaro 27/04/2011