Le Centre international de conférences de Bamako (CICB) a abrité lundi
dernier (23 juin 2025) l’atelier national de validation du Document-cadre
de la Politique nationale de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme. La
cérémonie d’ouverture a été présidée par Mamou Daffé, ministre de
l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme. C’était
aussi en présence du ministre des Affaires religieuses, des Cultes et des
Coutumes, ainsi que d’anciens ministres, de consultants et d’une large
délégation d’acteurs issus des trois secteurs concernés.
Pour le ministre Mamou Daffé, «il ne s’agit pas d’une politique de plus, mais
de celle qui trace les sillons de l’avenir». À travers cette initiative, le
gouvernement malien entend poser les bases d’une politique structurante,
bâtie sur les recommandations des États généraux de la Culture, de
l’Artisanat, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, tenus en janvier dernier.
«Le Mali ne renaîtra de ses cendres que lorsque les Maliens retourneront aux
sources, aux valeurs ancestrales», a martelé Mamou Daffé dans son discours
d’ouverture.
Présenté par le consultant Attaher Maïga, ce Document-cadre se veut à la fois
ambitieux, réaliste et résolument tourné vers l’avenir. Élaboré dans une
démarche participative, il intègre les grandes orientations de la vision «Mali
Kura netaasira ka ben san 2063 ma» ainsi que la Stratégie nationale pour
l’émergence et le développement durable 2024-2033. La Politique nationale
de la Culture, de l'Artisanat, du Tourisme et de l'Industrie hôtelière du Mali est
un document stratégique visant à définir les orientations, les principes
directeurs, la vision et la mission pour le développement harmonieux et
durable de ces secteurs vitaux pour notre pays. Elle s'articule autour
d'objectifs précis et de résultats attendus pour dynamiser le patrimoine
culturel, promouvoir l'artisanat local et stimuler l'industrie hôtelière et le
tourisme au Mali.
Loin d’être un événement protocolaire, l’atelier visait à peaufiner et valider le
document sur la base des contributions des participants, réunissant
administrations publiques, opérateurs privés, créateurs, chercheurs,
professionnels du patrimoine, représentants des collectivités et partenaires
techniques. Pour Mamou Daffé, «le gouvernement seul ne pourra et ne saura
conduire cette politique vers sa destinée». L’efficacité de la nouvelle politique
dépendra donc de la synergie entre tous les acteurs, dans un esprit de co-
construction et de responsabilité partagée. Le ministre Daffé a ainsi lancé un
appel solennel à l’union sacrée autour des secteurs porteurs de l’identité, de la
paix et du développement du pays.
Avec ce document-cadre, le Mali veut tourner une page importante de son
histoire contemporaine. Il ne s’agit plus seulement de sauvegarder un
patrimoine ou de soutenir des filières, mais de transformer un socle culturel
millénaire en moteur d’émancipation et de développement. Dans un contexte
marqué par les défis sécuritaires, économiques et sociaux, cette politique
incarne une volonté forte visant à redonner aux Maliens la fierté de leurs
origines, et aux jeunes générations, les outils pour bâtir un avenir enraciné et
ambitieux. «Faisons de la culture, de l’artisanat et du tourisme un levier pour la
paix et le développement», a conclu le ministre Mamou Daffé. Le chantier est
ouvert, la dynamique est lancée et l’histoire attend d’être écrite par et pour les
Maliens !
Sory Diakité
diasporaction.fr