Décision de la France d’aider militairement le Mali L’engagement clair et constant de François H

Il n’a eu de cesse de répéter, urbi et orbi, que l’urgence d’une telle option pour garantir la survie de notre pays était évidente. Il prêchait manifestement dans le désert au début, comme en témoignent les louvoiements de la communauté internationale (CEDEAO, ONU, Union Africaine, Union Européenne). Les narco-jihadistes ont donc surfé sur les vagues de cette cacophonie et de cette inaction pour pousser leurs pions.

Grisés par leur supposée supériorité militaire, ils feront une option téméraire, qui pourrait leur être fatale aujourd’hui: s’avancer plus en profondeur vers le Sud du Mali, prendre plus tard Bamako en vue d’appliquer leur «Charia» et, enfin, déstabiliser progressivement toute l’Afrique de l’Ouest à partir de notre pays. L’intervention en urgence de la France, et conséquemment la stratégie que tous souhaitent gagnante de François Hollande, fut dictée par l’impératif de tuer dans l’œuf ce projet funeste.

Ce faisant, le Chef de l’Etat français a agit en véritable pompier, pour éteindre l’incendie allumé par son prédécesseur à l’Elysée, Nicolas Sarkozy, via sa calamiteuse gestion du dossier libyen et sa volonté manifeste de déstabiliser le Mali à travers l’instrumentalisation du MNLA. A la faveur de sa campagne de l’entre-deux tours de la présidentielle française, jouant sur les peurs comme à son habitude, celui-ci parlait d’un gouffre au bord duquel se trouvait la France.

Ironie du sort, apparemment c’est lui-même qui est tombé dans ce gouffre, car, à présent, il est en réduit à crapahuter sur les marches de grands hôtels pour y animer  des conférences grassement rémunérées, pendant que se trouve suspendue au-dessus de sa tête l’épée de Damoclès de certaines affaires judiciaires, à l’image de celle de Karachi.

L’action de la France de François Hollande dans notre pays repose sur des fondements juridiques et des liens historiques inattaquables et est sous-tendue par l’éthique et la morale universelles. Car le Mali est victime, comme l’a relevé à juste titre le Président français, d’une agression caractérisée de la part de groupes de criminels sans foi ni loi. Un cas rarissime, pour ne pas dire unique, dans l’histoire des temps modernes. En s’attaquant  au Mali, les narco-jihadistes ont commis une erreur stratégique. Ils ne peuvent invoquer l’argument du grand Satan, l’Occident qui écraserait de sa puissance les Etats faibles, rengaine qu’ils aiment entonner  à tout vent.

Au Mali, leurs agissements sont dénués de tout fondement idéologique, politique ou même religieux. En effet, notre pays, islamisé depuis des siècles et très pacifique, ne cherche qu’à vivre en bonne intelligence avec les autres nations. Il est très attaché au panafricanisme et aux valeurs de liberté, de respect de l’autre et de tolérance. Si ces narco-jihadistes étaient des vrais musulmans, ils auraient dû savoir que Dieu lui-même, au nom de qui ils prétendent combattre et en qui nous croyons profondément, n’aime pas les excès.

Il reste vrai que la France de François Hollande s’inspire du droit international et est guidée par des valeurs de justice et de morale dans son action au Mali. Mais elle y a aussi, incontestablement, des intérêts. Outre le fait qu’y résident 6 000 ressortissants français, notre pays possède très probablement des ressources stratégiques, comme le pétrole, l’uranium, l’or  et les terres rares, entre autres.

Il n’empêche que le fait de respecter l’éthique et la morale dans ses relations avec les autres et celui de chercher à sauvegarder ses intérêts ne sont pas obligatoirement antinomiques, dès lors que ce dessein ne s’accomplit pas au détriment du Mali et qu’il prenne en compte la mondialisation des échanges.

Yaya Sidibé

Le  22 Septembre 2013-01-14 20:40:15