DE RETOUR DE LA LIBYE: Les rapatriés maliens racontent leur calvaire

La vente des Africains en Libye n’est pas un conte de fée. C’est pourquoi le gouvernement du Mali se mobilise depuis l’annonce de la nouvelle afin de faire rapatrier ses ressortissants désirant revenir chez eux. Grâce à l’appui de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), 124 d’entre eux ont pu regagner leur famille le vendredi 24 novembre 2017. A leur descente d’avion à l’aéroport international Modibo Kéita de Bamako, votre journal en ligne « www.diasporaction.fr » leur a tendu le micro. Lisez leurs témoignages   Harouna Coulibaly, l’un des rapatriés raconte le calvaire qu’il a subi en Libye.  « J’étais parti en Libye pour regagner l’Italie.  Mais, nous n’avons pas réussi. Car, nous avons été arrêtés et transférés dans une prison. Ce sont les Hassemas boys appelés les bandits qui nous ont arrêtés. Et finalement nous nous sommes retrouvés entre les mains de l’OIM. Au cours de notre détention de plus d’un mois et quelques semaines, nous ne mangions qu’une fois dans la journée. Les bandits nous frappaient tous les jours pour qu’on appelle nos parents pour leur dire de nous envoyer de l’argent pour être libérés. Nous étions plus de 2000 personnes dans les prisons de Sabrata, une ville de la Libye au bord de l’eau. Aujourd’hui, un noir en Libye est une marchandise, ils te vendent, c’est inévitable », se souvient l’ancien migrant de la Libye. Visiblement traumatisé par les violences dans les cellules de détention de la Libye, il luttera pendant longtemps contre ces mauvais souvenirs rapportés de la Libye qui refusent de quitter son esprit.

Harouna n’est pas le seul à subir une telle atrocité dans les prisons libyennes. Tidiani Tandjoura, un natif de Diakandapè dans la région de Kayes, déclare aussi avoir été témoigne de la vente de ses camarades migrants noirs dans les prisons libyennes. « Les bandits vendaient des détenus et le prix variait en fonction de la forme physique du détenu. Dieu merci, je suis de retour dans mon pays. Je dis aux jeunes maliens que tout le monde n’a pas chance d’aller en Europe. Je remercie l’OIM qui a beaucoup contribué à notre rapatriement et qui a donné en plus à chacun d’entre nous la somme de 52.000 de F CFA afin que nous puissions regagner nos différentes familles ».

Youssouf Z KEITA

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