De quoi je me mêle / Sortez-nous un candidat métis Sonraï-Dogon !


Et c’est possible si on consulte Bocary Guindo qui, alors Gouverneur de Gao, expliquait la différence entre le Dogon qu’il est et son public de Sonraï.  Un sourire malicieux sur les lèvres, il nous livra cette histoire.  Ouvrez les parenthèses !  « Un Sonrai qui avait une grande réputation de courage et qui aimait s’en vanter promit un jour devant son village de mettre fin à la dictature d’un coupeur de route qui terrorisait tout le bled. Il s’arma de sa lance et demanda à sa femme émerveillée de le suivre pour être le seul témoin oculaire de son exploit. Le couple prit donc la route où le bandit avait son repaire. Trente minutes plus tard, un monumental colosse sortit des bois, s’arrêta au milieu de la route et ordonna à la femme terrifiée de venir jusqu’à lui.

Ce que la femme fit en tremblant. «Quel est votre nom » demanda t-il. Fatimata répondit-elle. « Heureusement, reprit le géant, que tu portes le même nom que ma mère, sinon… et toi  l’homme viens jusqu’ ici ». Le mari s’exécuta, angoissé. « Comment t-appelles-tu au juste ? », s’enquit le coupeur de route. « Moi c’est Mahamane. Mais au village tout le monde m’appelle Fatoumata, fit le mari inspiré». Le géant se tordit de rire et laissa passer l’homme qui était venu l’abattre ». Fermez les parenthèses. Surtout ne passez pas votre temps à rire car les élections sont prévues pour le mois du poisson d’avril.             

Adam Thiam

Le Républicain 10/01/2012