Crise Sociopolitique au Mali Opposition du réseau APEM à l’interruption du processus électoral

D’entrée de jeu, le principal conférencier ne s’est pas perdu en conjectures pour dépeindre l’atmosphère sociopolitique dans laquelle le Mali se trouve de nos jours. Comme le poète français Jean jaurès, Monsieur Ibrahim Sangho non moins Président du réseau APEM sur les vertus patriotiques devant la difficile et douloureuse tragédie nationale. Si aujourd’hui, à la loupe de certains citoyens maliens, la situation exceptionnelle dans laquelle le pays est plongé depuis plus de 6 mois, ne favorise pas la tenue d’une élection démocratique, tel est loin d’être le cas des hommes et des femmes regroupés au sein du réseau APEM. Leur conception plaide pour la continuité du processus électoral.

Selon le président I. Sangho, dans le cadre du programme APEM, NDI, USAID qui s’est étalé sur la période du 1er octobre au 30 septembre 2012, le réseau APEM a observé le processus de révision ordinaire des listes électorales sur la période allant du 1er octobre au 31 décembre. « Nous avons aussi constaté que l’environnement électoral a été marqué par la violation de la loi électorale et plus précisément des dispositions liées à la campagne électorale… Les tournées, les meetings , les affiches et autres mobilisations amplement  commentés par la presse donnent effectivement l’impression d’une campagne avant la lettre » a-t-il déclaré.

Ensuite, le premier responsable du réseau APEM est revenu  à la charge pour bien savonner et remettre  la classe politique malienne dans ses petits souliers. Au regard de son analyse, M. Sangho pense que les partis politiques sont en train de cautionner cette violation de la loi électorale. Sans langue de bois, il fera remarquer aux journalistes que le ministère en charge de l’Administration territoriale et de la décentralisation ne répond plus aux attentes du peuple malien, rien qu’avec cette interruption du processus électoral.

De la reconquête des territoires occupés

La reconquête des régions sous occupation islamiste et l’organisation d’élections transparentes et crédibles n’ont pas échappé à l’inspiration de M. Sangho qui préside aux destinées du réseau APEM. C’est le pari que doit gagner à tout prix les autorités de la Transition. Cela, à travers un chronogramme détaillé, pour amorcer un véritable retour à l’ordre constitutionnel normal. « Malgré que le nord du Mali soit sous l’occupation islamiste, le nombre des réfugiés est  connu. Nombre à partir duquel, nous pouvons poursuivre le processus électoral… », a souligné M. Sangho.

Au chapitre des recommandations du réseau APEM, en vue d’ aboutir à des élections libres, transparentes et équitables, il convient de citer  entre autres : la publication dans un meilleur délai du chronogramme électoral, la relecture de la loi n0 06-044 du 4 septembre 2006 modifiée portant la Loi électorale, la création des structures pérennes professionnelles en remplacement des commissions administratives, la poursuite du dialogue autour du processus d’élaboration d’un fichier fiable et consensuel, l’adoption d’une révision exceptionnelle des listes électorales.

Mountaga DIAKITE