Crise au nord du Mali / Le Mujao met l’Algérie dans le dilemme !

La libération des trois diplomates parmi les sept qui étaient  détenus en otage par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) a été un grand soulagement pour leurs familles et aussi pour l’Etat algérien. Mais les islamistes viennent de changer le processus de cette négociation tout en demandant aux autorités algériennes de libérer des personnes qui faisaient déjà objet de poursuites judiciaires sous peine de représailles.

Il était évident que cette derrière  cette demande il  y avait un jeu de chantage à l’endroit des autorités qui ne pouvaient en aucune manière aller à l’encontre de leurs propres lois.

Mais le maitre chanteur est passé à l’action avec l’annonce de l’exécution du vice consul Tahar Touati qui était retenu en otage depuis cinq mois déjà. Même si l’Etat algérien reste perplexe en ce qui concerne la véracité de cette information,  l’évolution de la situation met l’Etat algérien dans un dilemme : est- ce que l’Etat algérien libérera ces terroristes d’AQMI pour sauver la vie des trois autres otages   laissera-t-il leur sort aux mains des djihadistes à cause de son principe ? En tout cas, les autorités algériennes semblent gérer ce dossier avec la plus grande prudence.

Car les risques de voir un nouveau revers de la diplomatie algérienne qui conduirait à l’exécution des autres fonctionnaires algériens n’ont jamais été aussi grands.

Si le ministère des Affaires étrangères a reconnu, dans son communiqué  dimanche dernier, que les contacts avec les ravisseurs n’ont pas été rompus, très peu de détails ont filtré sur les négociations.

Avant l’exécution de Tahar Touati, le Mujao avait accordé un délai de huit jours à Alger pour libérer trois terroristes d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dont l’influent Necib Tayeb dit Abderrahmane Abou Ishak El Soufi, présenté comme le bras droit de l’émir d’AQMI, Abdelmalek Droudkel.

L’Algérie, qui a toujours tenu au principe de ne jamais céder au chantage des terroristes est aujourd’hui dans l’embarras. Comme l’était, il y a plus de deux ans l’Etat malien dans l’affaire de l’otage français Pierre Camate. A son propos,  Bamako a cédé aux exigences des terroristes. Cette affaire, on le sait bien, avait fini par créer un scandale diplomatique entre le palais de Koulouba et celui d’Elmouradia par le rappel de son ambassadeur à Alger pour consultation et l’ambassadeur du Mali en Algérie au ministère des affaires étrangères pour des explications.

Ousmane Baba Dramé

Le Republicain Mali