Crime rituel : Indignation et colère des Maliens après l’assassinat d’une fillette albinos à Fana

Les images d’une fillette décapitée dans la localité de Fana (région de Ségou) ont fait le tour des réseaux sociaux dès le dimanche 13 mai 2018. L’horreur a tout l’air d’un crime rituel et elle interpelle la conscience collective des Maliens. Autorités et simples citoyens doivent s’impliquer pour que la lumière soit faite sur l’affaire et que plus jamais le sang de l’innocence ne vienne puisse couler au Mali.

Les mobiles rituels de ce crime sont évidents d’autant plus que la victime est une fillette albinos dont la tête a été tranchée. Des organes semblent aussi avoir été enlevés par les criminels qui ont éventré l’enfant. Ces actes odieux se multiplient à l’approche des échéances électorales. Une croyance bien ancrée dans les esprits faibles estimant que le sacrifice d’un albinos peut assurer le pouvoir et renforcer l’ascension politique.

Les enfants albinos étant vulnérables sont le plus souvent les premières victimes de ces sacrifices d’albinos. Au Mali, l’indignation est à son comble après cette  découverte macabre. L’association pour la promotion, la protection et l’insertion sociale de l’enfant atteint d’albinisme (SOS Albinos) a condamné ce « crime odieux et indigne d’une société évoluée que rien ne saurait justifier ». L’association souhaite que les autorités compétentes prennent des dispositions utiles pour traquer et traduire les responsables de ce crime crapuleux devant la justice.

Début 2018, plusieurs appels avaient été lancés par des personnalités de la société civile malienne dont la Fondation SOS Albinos du musicien Salif Keïta qui lutte pour la protection de la vie des albinos. En attendant la réaction du gouvernement malien, les parents d’enfants albinos vivent la peur au ventre.

Dans la localité de Fana où le crime aurait été commis, la population a déjà été éprouvée par un autre crime odieux. Début avril 2018, les images d’une dame et son enfant, tous les deux décapités, ont aussi fait le tour des réseaux sociaux. La persistance de ces pratiques occultistes en dit long sur le chemin que la société malienne doit encore parcourir pour se défaire de ses croyances rétrogrades et irrationnelles qui plombent le progrès humain.

Soumaila T. Diarra