CRIME RITUEL : Fana renoue avec une tradition lugubre

Fana (cercle et région de Dioïla) est à nouveau en deuil. En effet, les coupeurs de tête ont encore sévi dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 juin 2020 pour la huitième fois en moins de 4 ans. Et Bakary Sangaré est leur nouvelle victime.

C’est au quartier Badialan à Fana que son corps a été découvert. Ce charlatan guérisseur d’une quarantaine d’années, divorcé sans enfant et vivant seul, fut retrouvé décapité devant sa maisonnette. Selon les médecins, la victime aurait reçu trois coups à l’arrière du crâne avant d’être décapité. Selon des témoignages recueillis sur place par l’AMAP, Bakary Sangaré est originaire du village de Bancoro, à 15 km de Fana. Il était un ex-militaire qui ne jouissait pas de toutes ses facultés mentales. Il gagnait sa vie en tant que charlatan guérisseur. Les enquêtes sont en cours pour faire la lumière sur ce énième crime dans la ville de Fana.

«Peu de progrès fait dans l’identification et le châtiment des criminels et leurs complices : les populations doutent fortement que l’Etat ait pris le problème au sérieux et se sentent abandonnées à leur triste sort», a déploré l’ancien ministre Konimba Sidibé (ressortissant de Dioïla) dans un «Cri de cœur pour libérer Fana de cette insécurité morbide».

On se rappelle encore le choc de l’assassinat de Ramata, la petite albinos arrachée des mains de sa maman à leur domicile pour être décapitée.