CRCM-ADEMA PASJ: La « parabole du caméléon »

A l‘occasion, le seul conférencier et non moins président du parti et président de l’Assemblée nationale, le Pr.  Dioncounda Traoré, était assisté de la présidente des femmes de l’ADEMA et non moins maire de la commune I, Mme Konté Fatoumata Doumbia, et du président des jeunes du parti, Thomas Lazare Tembély. Notons cependant que le Pr. Dioncounda Traoré avait d’emblée tenu à « mettre les points sur les i » : cette brochure relatant la « parabole du caméléon » n’était point une initiative du Comité exécutif (CE) du parti.

Aussi présumons-nous que cette initiative venant du CRCM-ADEMA PASJ viserait plutôt  à démontrer à l’assistance, et partant, à l’opinion publique, que l’ADEMA PASJ, qui est désormais mature et expérimenté,  a tiré toutes les leçons des erreurs du passé. En tout cas, au cours de sa longue intervention, le Président du parti a fait montre d’une grande force de persuasion dans sa résolution à « lever le voile » sur certains aspects très souvent controversés (et sujets à polémiques) concernant la vie et les perspectives du parti. D’ailleurs, le thème de la rencontre portait justement sur « la vie du parti et les perspectives ».

Cependant, au regard des querelles de clochers, des conflits de compétences et de leadership auxquels les cadres adémistes ont toujours habitué les citoyens (les électeurs en particulier), et qui ont toujours constitué le « talon d’Achille » du parti, bien des Maliens demeurent non encore convaincus d’une éventuelle victoire, à la présidentielle 2012, de ce parti pourtant très ancien, plein de talents individuels, pétri d’expérience et qui a presque « blanchi sous le harnais », peut-on constater.

Mais tout cela peut-il suffire si le parti ne déniche pas à temps le candidat « providentiel » et surtout, présidentiable (aux yeux des électeurs) pour prétendre « s’installer sur la colline de Koulouba » en 2012 ? C’est la grande question qui titille plus d’un. A moins qu’après maints conflits de tous genres entre ses cadres, le parti fasse enfin sienne la sagesse contenue dans cette « parabole du caméléon ». Dans ce cas, elle peut bien leur servir de repère pour peu quelle soit bien assimilée. Mais comme dirait l’autre, « wait and see », autrement dit, attendons l’échéance électorale présidentielle d’avril 2012 pour voir…

La leçon du caméléon

Cette parabole, qui doit sa célébrité à notre défunt sage, Amadou Hampaté  Bah, a toujours été citée en exemple (et ce, depuis des siècles) et retransmise de génération en génération. Mais l’amer constat est qu’elle a très peu été mise en pratique dans notre société, particulièrement dans le landerneau politique. Aussi, le parti qui se serait véritablement approprié cette parabole promet d’aller loin et d’atteindre tous ses objectifs. Il paraît donc opportun de retranscrire quelques passages de ce conseil de feu Amadou Hampaté Bah, à travers la leçon de cet étrange animal.

« Si nous avons un conseil à vous donner, c’est d’aller à l’école du caméléon : c’est un grand professeur ! D’abord, quand il prend une direction, il ne détourne jamais la tête Donc, ayons un objectif précis, et que rien ne nous détourne de cet objectif. Et que fait-il, le caméléon ? Il ne tourne pas la tête, mais c’est l’œil qu’il tourne. Il regarde en haut, il regarde en bas. Cela veut dire : informez-vous ; ne croyez pas que vous êtes le seul sur terre ; il y a toute une ambiance autour de vous.

Et quand le caméléon arrive dans un endroit, il prend la couleur du lieu. Ce n’est pas de l’hypocrisie : c’est d’abord de la tolérance, et aussi du savoir vivre. Se heurter les uns aux autres n’arrange rien ! On n’a jamais rien construit dans la bagarre. La bagarre détruit. Donc, la mutuelle compréhension est un grand devoir. Il faut toujours chercher à comprendre son prochain. Si nous existons, il faut admettre que l’autre aussi existe.

Et que fait le caméléon quand il lève le pied ? Il se balance pour s’assurer que ses deux pieds posés ne s’enfonceront pas…C’est après qu’il va déposer les deux autres…et il se balance encore…Et il lève le tête…Cela s’appelle la prudence dans la marche ! Sa queue est préhensible. Il reste suspendu…Cela s’appelle assurer ses arrières !…Ne soyons pas imprudents.

Et que fait le caméléon quand il voit une proie ? Il ne se précipite pas dessus, mais il envoie sa langue ; c’est la langue qui va chercher la proie, parce que ce n’est pas la petitesse de la proie qui dit qu’elle ne peut pas vous faire mourir ! Alors donc, il envoie sa langue. Si sa langue peut lui ramener la proie, elle la ramène tranquillement ; sinon, le caméléon a toujours la ressource de reprendre sa langue et d’éviter le mal. Donc, allons doucement dans tout ce que nous faisons ! Si nous voulons faire une œuvre durable, soyons bons, soyons vivables, soyons patients, soyons humains ».

Par Oumar Diawara « Le Viator »

Le Coq 22/11/2010