COVID-19 ET DROITS DE L’ENFANT : L’Unicef mobilise pour réduire l’impact de la pandémie sur la protection des enfants

Mme Sylvie Fouet, représentante de l’Unicef au Mali, et l'ancienne ministre de la Promotion de la Femme, de l'Enfant et de la Famille, Bouaré Bintou Founé Samaké

Dans le cadre de la semaine de la presse, l’UNICEF était concerné par deux panels animés par la Représentante au Mali, Mme Sylvie Fouet, et par Melle Mariam Aldianabangou, ancienne enfant parlementaire, enfant journaliste et Membre de la plate-forme U Report. Nous revenons ici sur panel : Covid-19 et droits de l’Enfant !

«Quelle contribution des enfants à la promotion de l’Education, de la Santé, de la Protection et de la Nutrition en situation de pandémie COVID-19 ?» !

Telle était la thématique centrale de ce panel.

L’objectif était d’établir le lien entre la maladie à Coronavirus et la protection des droits des enfants au Mali.

Et cela d’autant plus que, selon une estimation de l’Unicef, les mesures prises pour contenir la propagation du Coronavirus ont «ralenti la fourniture de l’aide humanitaire et des services sociaux pour les soins et la protection des enfants dans le Sahel central».

Pendant ce temps, l’insécurité n’a pas cessé et les enfants continuent à y payer un lourd tribut.

«L’enfant a droit à la liberté d’expression.

Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen du choix de l’enfant», stipule l’article 13 de la Convention relative aux droits de l’Enfant (CDE).

Une disposition qui fait des enfants «de véritables vecteurs de promotion des droits et des bonnes pratiques familiales» dans un contexte de pandémie de Covid-19. 

Pour l’Unicef, il s’agit d’accompagner les gouvernements et les partenaires humanitaires pour protéger les enfants de l’impact sanitaire de la Covid-19, mais également continuer à protéger les plus vulnérables contre la violence, l’exploitation et des abus, en rendant les programmes «à l’épreuve de la Covid-19».

Une initiative d’autant pertinente que, au Mali, plus d’un million d’enfants avaient été confrontés à des problèmes de protection en 2020, soit deux fois plus qu’en 2019. 

«Dans un contexte de forte insécurité, les enfants ont été victimes d’abus et de violence, d’exploitation sexuelle ou économique, de trafics, de mariages d’enfants, et beaucoup ont été séparés de force de leur famille ou recrutés dans des groupes armés», a défendu la Représentant de l’Unicef au Mali, Mme Sylvie Fouet. 

Elle a rappelé que le Covid-19 aggrave encore «la situation déjà critique des enfants», particulièrement des filles, des enfants déplacés et de ceux qui vivent dans la rue. «Les écoles ont été fermées pour limiter la propagation du Coronavirus. Lorsque les enfants ne sont pas scolarisés, ils sont plus exposés au recrutement par des groupes armés, à la violence sexuelle et sexiste, au travail des enfants et à d’autres formes d’exploitation et d’abus», a rappelé Mme Fouet.  

Ainsi, en plus de son impact sanitaire, cette pandémie a fortement contribué à fragiliser les secteurs de développement, les revenus des populations ou priver des millions d’enfants à jouir pleinement de certains de leurs droits fondamentaux.

Ces derniers ont vu leur cadre de vie modifié à cause des mesures-barrières de protection prises comme la fermeture des écoles, la restriction des mouvements des populations et des rassemblements, la suspension des activités récréatives, la mise en quarantaine des personnes dont les enfants et ou leurs parents infectés ou à risque.

Autant de mesures qui constituent des facteurs de stress et de perturbations sociales pour les enfants et leurs parents ou tuteurs. 

«Les enfants restent plus que jamais exposés à des risques majeurs tels que l’augmentation des cas d’enfants séparés et orphelins, le faible accès aux services de protection de l’enfance et de santé maternelle et infantile, la faible capacité des familles à subvenir aux besoins des enfants, les difficultés d’accès des acteurs de protection aux enfants bénéficiaires et à risque», a souligné la Représentante de l’Unicef. 

C’est pourquoi dans notre pays, l’organisme spécialisé des Nations unies, s’est associé à des organisations de la société civile pour fournir des services de protection de l’enfance.

Et cela à travers notamment un soutien psychosocial et des soins alternatifs aux enfants touchés par le Covid-19 ou exposés à un risque élevé de contamination.

Dans le domaine de l’information et de la sensibilisation, des jeunes formés par l’Unicef ont répondu aux questions sur la maladie envoyées par d’autres jeunes via U-Report et par SMS avec le soutien d’experts de la santé.

Tout comme les enfants de la rue et les talibés itinérants ont été également initiés aux mesures de prévention à travers l’observance des gestes barrières.

L’UNICEF et nombre de partenaires continuent d’apporter une aide aux populations touchées et à risque de la Covid-19, et de fournir aux enfants et à leur famille des services de protection, d’éducation, de santé, de nutrition, d’eau et d’assainissement.

L’objectif étant de renforcer les connaissances des enfants sur la prévention de la transmission du Covid-19 à travers l’observance des gestes barrières, mais aussi projeter les actions en cas de suspicion de la maladie ;

et l’accueil /retour des personnes guéries en communauté afin de bannir la stigmatisation.

Il s’agit aujourd’hui aussi de créer les conditions du retour à l’école au Mali dans un «environnement d’apprentissage protecteur et sécurisé» !

Il faut rappeler que l’Union des radios et télévisions libres du Mali (URTEL), avec l’appui technique et financier de l’Unicef et en collaboration avec l’APJEC, l’AMAP…, a organisé la 14e édition de «Oxyjeunes» à Ségou autour du thème : « Covid-19 et droits de l’Enfant : Quelle contribution des enfants à la promotion de l’éducation, de la santé, de la protection et de la nutrition en situation de pandémie» ?

L’édition 2020 d’Oxyjeunes s’inscrivait donc dans le cadre de la contribution des enfants à la promotion de l’éducation, de la santé, de la protection et de la nutrition en situation de pandémie du Covid-19.

Une précieuse expérience qui mérite d’être mise en valeur partout dans le pays.

Kader Toé