Course à la Direction générale de l’OMC / L’Afrique concernée

Le successeur de Pascal Lamy ne sera « évidemment pas cette fois un Européen », a déclaré jeudi 13 décembre à Genève, le Commissaire européen chargé du Commerce Karel De Gucht. Certains estiment à Genève, dans les milieux proches de l’Organisation qu’il est de l’ordre des « bonnes pratiques » que celui qui sera désigné ne soit pas un Européen. Y a-t-il un inconvénient à ce qu’un Européen succède à un autre ? Nous ne saurions le dire.

C’est par consensus que le Conseil général de l’OMC qui est son organe exécutif choisit le Directeur général. Les déclarations de candidature se font, courant ce mois de décembre (entre le 1er et le 31). Jusque là, seule la candidature d’Alan Kwadwo Kyeremanteng, ancien ministre du Commerce et de l’Industrie du Ghana, est connue au poste du prochain Directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce, même si elle n’est pas encore formalisée au niveau de l’OMC.

Après les déclarations de candidature, les candidats sont auditionnés par le président du Conseil général avant d’avoir trois mois pour battre campagne. Ensuite le choix du futur Directeur général interviendra par consensus (par le Conseil général de l’OMC) au plus tard au courant du mois de mai.

Avec cette candidature ghanéenne, le continent noir veut briser sa timidité face aux grandes puissances qui rendent très souvent sa voix inaudible, quand celle-ci n’est pas disparate. En 2005, il n’y a pas eu de candidat africain, le Commissaire européen Pascal Lamy avait comme challengers, un Mauricien, un Brésilien et un Uruguayen. Quatre ans plus tard, en 2009 quand il était candidat à sa propre succession, Lamy  n’avait aucun autre candidat en face.

Les autorités ghanéennes ne font plus mystère de la candidature d’Alan Kwadwo Kyeremanteng au poste du Directeur général de l’OMC. Le Président ghanéen John Dramani Mahama, lors du 7ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), les 13 et 14 décembre à Malabo en Guinée Equatoriale, a réitéré la demande de soutien à la candidature du Ghana. Le soutien du gouvernement ghanéen à cette candidature, selon la presse ghanéenne, avait été annoncée par le regretté Président, John Atta Mills, en Janvier 2012 au cours d’un somment de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba en Ethiopie. Le Président ghanéen John Dramani Mahama compte s’appuyer sur les membres de l’UA et les 79 pays membres de l’ACP pour conforter la position du Ghana.

Boukary Daou

Le Républicain Mali 18/12/2012