Cour d’Appel de Bamako:61 affaires enrôlées, dont celle du terroriste Bachir Semoun


Cette session, qui à son rôle 61 affaires, dont celle du présumé terroriste qui avait attaqué l’ambassade de France à Bamako, Bachir Semoun, était présidée par le tout nouveau Premier président de la Cour d’Appel, Moussa Sarah Diallo, avec à ses côtés le Procureur général Souleymane Coulibaly, les autres conseillers et les assesseurs. Les affaires inscrites au rôle concernent 82 accusés, dont 10 femmes.

Elles se répartissent comme suit: 1 cas de rébellion, 1 d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, 1 désertion en temps de paix, 1 cas de terrorisme, 11 cas de coups mortels, 8 cas de vols qualifiés, 2 cas de meurtre, 3 cas d’enlèvement de personne, 8 cas de viol, 6 cas d’association de malfaiteurs, 2 cas d’attentat à la pudeur, des atteintes aux biens publics et faux en écriture, 3 cas d’infanticide, 4 cas de trafic de stupéfiants, 6 cas de pédophilie, 4 assassinats,  1 cas de parricide et 1 cas d’incendie volontaire.

Le Procureur général, dans son réquisitoire d’ouverture, a indiqué que l’analyse de ce rôle fait ressortir une nette prédominance des crimes contre les personnes, soient 39 dossiers sur un total de 61. «Hormis les 8 cas de viol et les 3 cas d’enlèvement, toutes ces attaques contre les personnes se sont soldées par la mort des victimes. Ces violences gratuites nous interpellent et nous imposent de donner un autre sens à notre vie en société; cette société même qui fonde tous ses espoirs sur vous, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les conseillers et assesseurs, pour rétablir l’équilibre rompu par la commission des infractions», a-t-il dit.

Il a aussi précisé que le Mali, dans son histoire séculaire, a toujours été une terre d’accueil, de paix et de tolérance, reconnue mondialement comme telle. «Nous n’admettrons donc jamais que des individus mal intentionnés portent atteinte à cette réputation par quels que actes de terrorisme que ce soit, et nous nous faisons le devoir impérieux de protéger toutes les personnes vivant sur notre territoire, avec leurs biens», a déclaré le patron de la Cour d’Appel de Bamako.

Avant d’ajouter que, chez nous, il n’y avait aucune place pour ceux qui sont animés du désir de faire exploser ou détonner des bombes, ou tout autre engin meurtrier, dans ou contre un lieu public, une installation gouvernementale, une installation publique ou une infrastructure publique, avec pour intention de provoquer la mort ou des dommages corporels graves, ou encore pour causer des destructions massives aux droits et biens ci-dessus visés, pour entraîner des pertes économiques considérables.

Souleymane Coulibaly ajoutera que bien que notre pays ne soit pas un Etat producteur de drogue, notre combat contre le terrorisme ne doit pas occulter celui contre les narcotrafiquants, qui cherchent par tous les moyens à se frayer un chemin chez nous, au détriment d’une grande frange de notre jeunesse.

De son côté, le Bâtonnier de l’Ordre des avocats a souhaité que le droit soit dit tout au long de cette session et a invité les magistrats et les assesseurs à respecter la présomption d’innocence. Il a tout de suite été rassuré par le Premier président de la Cour, Moussa Sarah Diallo. «La Cour respectera la présomption d’innocence, mais sévira s’il y a lieu », a-t-il conclu.

Youssouf Diallo

 

Le 22 Septembre

31/10/2011