Côte d’Ivoire: les militaires ont quitté les locaux de la télévision publique à Bouaké

Seuls quelques gardiens assuraient la sécurité des lieux, dont le portail était fermé, a constaté ce correspondant vers 19H00 locales et GMT.

Plus tôt dans l’après-midi, des militaires étaient venus venus prendre la station régionale de la RTI (Radio télévision ivoirienne) de Bouaké, située à 350 km au nord d’Abidjan, pour répondre à leur ministre de tutelle, avec qui ils n’étaient pas d’accord, a expliqué un journaliste de la RTI, sous couvert d’anonymat.

Des centaines de soldats, réclamant de l’avancement et de meilleures soldes, ont manifesté dans tout le pays mardi. La vague de protestation est partie de Bouaké.

Le ministre de la Défense ivoirien Paul Koffi Koffi a annoncé une série de mesures, telles que le paiement d’arriérés de soldes ou une meilleure couverture de frais de santé, pour calmer le mécontentements des casernes.

Il a également demandé aux militaires de regagner leurs postes, dans une allocation mardi après-midi, qui passe régulièrement sur la télévision publique.

La station de Bouaké n’étant pas en mesure d’émettre en direct, les militaires avaient fait enregistrer un message qu’ils exigeaient de voir diffuser, selon le journaliste de la RTI.

Les soldats ont ensuite demandé à tout le personnel de quitter les lieux, qu’ils n’ont pas pillés, a indiqué ce journaliste.

Les militaires n’occupent pas le site. Ils ne sont pas à la RTI, a déclaré Affoussy Bamba, porte-parole adjointe du gouvernement et ministre de la Communication.

Des militaires bloquent depuis mardi matin Bouaké pour réclamer de l’avancement et de meilleures soldes.

Des barricades ont été dressées sur les principaux axes de la ville, ancienne capitale de la rébellion qui contrôla le nord de la Côte d’Ivoire lorsque le pays fut coupé en deux entre 2002 et 2011. Cette rébellion était favorable à l’actuel président Alassane Ouattara. Le sud du pays était tenu par les forces loyales à l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo.

Des dizaines de militaires, non armés, dont certains ont le visage cagoulé ou recouvert de peintures blanches, sont disséminés au quatre coins de la ville, où le trafic est désormais presque nul, après d’importants bouchons le matin.

Les principaux magasins de Bouaké ont fermé toute la journée. La population continue toutefois de se promener librement, a constaté un journaliste de l’AFP.

(©AFP / 18 novembre 2014 20h22)