Confédération de l’AES : Le Premier ministre Abdoulaye Maïga appelle à une énergie équitable pour Agadez, Tenkodogo et Taoudeni, portée par une vision commune et solidaire

Dans une volonté affirmée de bâtir une intégration énergétique solidaire et souveraine, la Confédération des États du Sahel (AES), composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, a lancé ce mardi 6 mai la mise en place d’un cadre harmonisé de régulation du secteur de l’énergie. La cérémonie officielle s’est tenue à Bamako, sous la présidence du Premier ministre malien, le Général de Division Abdoulaye Maïga.

À travers cette initiative, la Confédération entend mutualiser ses ressources pour faire face aux défis communs en matière d’accès à l’électricité et d’indépendance énergétique. « Nous voulons que les populations d’Agadez, de Tenkodogo ou de Taoudeni sentent qu’elles bénéficient de la même énergie, à travers une vision commune et solidaire », a déclaré le chef du gouvernement.

Une vision stratégique portée par les dirigeants de l’AES

Cette avancée s’inscrit dans l’ambition plus large de faire de l’espace AES « un espace de paix, de solidarité, de dignité, de prospérité et de souveraineté retrouvée », selon les mots du Premier ministre. Le projet est soutenu par les trois chefs d’État de la Confédération : le Capitaine Ibrahim Traoré pour le Burkina Faso, le Général Abdourahmane Tiani pour le Niger, et le Général Assimi Goïta pour le Mali, également président en exercice de l’AES.

Le cadre de régulation énergétique vise à améliorer la sécurité énergétique, à réduire les coûts et à faciliter la transition vers des énergies renouvelables. Il devrait également renforcer l’efficacité du marché et accroître les échanges régionaux, encore limités aujourd’hui.

Un potentiel énergétique encore sous-exploité

Le Premier ministre a mis en avant les richesses naturelles communes des trois pays : le soleil, le vent, l’eau, mais aussi l’uranium, le charbon, le pétrole ou la biomasse. Il a cependant souligné que le potentiel reste largement sous-utilisé, en raison de défis persistants : faible taux d’accès à l’électricité, manque d’infrastructures, pertes techniques et commerciales élevées, et faiblesse des échanges commerciaux et de la compétitivité du secteur privé.

« L’énergie n’est pas une ressource commerciale comme une autre. C’est une arme de défense », a-t-il martelé, insistant sur le rôle stratégique de ce secteur pour l’avenir de la Confédération.

Des efforts salués et une dynamique régionale enclenchée

Le chef du gouvernement a profité de la cérémonie pour saluer les efforts du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Boubacar Diané, ainsi que de la société Énergie du Mali (EDM SA), dans l’amélioration de la fourniture d’électricité dans le pays.

Cette rencontre de haut niveau entre régulateurs du secteur de l’énergie confirme la dynamique régionale enclenchée au sein de l’AES, qui entend faire de la coopération énergétique un pilier de son développement socioéconomique.