Collectif des 44 partis politiques pour un fichier fiable et consensuel

Le professeur Younouss Hamèye Dicko a fait savoir que le Matcl n’a pas tenu compte des propositions des partis politiques dont la demande est d’obtenir un fichier électoral fiable et consensuel. Leur sollicitation, a-t-il dit, est un vœu national afin d’arriver à l’organisation d’élections apaisées dans notre pays. Répondant tour à tour à la presse, ils ont dit qu’ils ‘’ ne cherchaient pas le bras de fer avec le pouvoir, mais qu’ils n’allaient pas, non plus, baisser les bras. ‘’ Interrogés sur la possibilité de tenir les élections dans les délais, les animateurs de la conférence de presse ont été unanimes à répondre par l’affirmative, à condition, ont-ils ajouté, qu’il y ait la volonté politique.

Nancoma Kéita a assuré  qu’il était possible de confectionner un chronogramme électoral en trois mois. Il a notamment insisté sur le partenariat entre le pouvoir, les partis politiques et la société civile. A ce propos, Mahamadou Sissoko de l’Urd a fait remarquer que le gouvernement a convoqué les préfets pour la révision des listes électorales et qu’on ne devait pas ignorer les partis politiques. Sinon, a-t-il dit, ‘’ les préfets vont faire n’importe quoi. ‘’ Répondant aux journalistes, Cheik Tidiani Bidani Sy du RpDM a reconnu les contraintes des délais, en l’occurrence la possibilité de tenir un référendum 6 mois avant l’élection présidentielle de 2012.

Après avoir soutenu que la révision constitutionnelle ne  figurait pas à l’ordre du jour de la conférence de presse, le professeur Younouss Hamèye Dicko a fini par reconnaître que le référendum ne  pouvait se tenir sans un fichier électoral fiable. Il a ensuite lu la communication des 44 partis qui fait état de leurs divergences avec le Matcl. Dans cette communication, il est mentionné que l’administration n’a pas tenu compte du système de codage de 14 chiffres comme dans le Ravec pour identifier les électeurs et de la délivrance d’un document non temporaire avec  photo à la charge de l’Etat.

Les 44 partis politiques soutiennent que le Matcl n’a donné aucune assurance concernant la localisation de l’électeur. Le document assure que la radiation des électeurs des listes électorales n’est pas opportune, mais qu’on doit plutôt se concentrer sur les cartes fictives détenues par les fraudeurs. Les animateurs de la conférence de presse ne croient pas à la capacité du Matcl de corriger les anomalies dans la transparence requise. Concernant le renforcement des capacités, les 44 partis ont signalé la mauvaise volonté du Matcl pour la prise en charge des représentants des partis politiques dans les commissions administratives de révision des listes électorales.

Le document fait aussi état d’une demande des 44 partis politiques pour la mise en place d’un comité de pilotage qui a été, disent-ils, balayée d’un revers de main par le Matcl. Les 44 partis réclament aussi un chronogramme fiable pour les élections de 2012.

En conclusion, ont-ils mentionné : ‘’ à l’issue de la réunion du 19 août 2011 des 43 partis oeuvrant pour un fichier électoral fiable et consensuel, à l’unanimité, ils reconnaissent que le Matcl n’a pas tenu compte des propositions des partis politiques ; que les partis politiques doivent se donner tous les moyens et voies de droit pour se faire entendre, faire prendre en compte leurs propositions et stopper l’évolution solitaire et unilatérale du Matcl. ‘’ Le professeur Younouss Hamèye Dicko a fait savoir que leurs propositions étaient sages et qu’ils allaient donc continuer la sensibilisation par des conférences et meetings. Répondant à une question d’un journaliste de l’Ortm, il a dit qu’ils vont réclamer un débat contradictoire national. Les 44 partis politiques, a souligné Younouss Hamèye Dicko, tiennent à aider le département à faire les élections et surtout à leur faire comprendre qu’ils ne vont pas baisser les bras tant qu’il n’y aura pas de fichier électoral, fiable et consensuel.

Baba Dembélé

Le Républicain 06/09/2011