Clôture de la Conférence d’Entente Nationale Quand IBK joue au sapeur-pompier

La conférence d’entente nationale, qui avait ouvert ses portes lundi 27 mars sur fond de non-participation de l’opposition et de certains groupes armés du nord,a clos ses travaux avant-hier dans l’antre mythique du Palais de la culture sur des notes d’espoir. C’était en présence des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République, des représentants des groupes signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, des médiateurs internationaux, du corps diplomatique, etc.La conférence a même débouché sur l’arrivée en trombe de l’opposition, suivie du discours unificateur d’IBK, preuve que le Mali dessine sa paix.

La conférence d’entente nationale est un exercice qui a vu les Maliens échanger entre eux avec franchise, lucidité et responsabilité. Pour IBK, cet exercice ne pouvait être totalement dénué de passion car abordant des sujets inévitablement polémiques.

Dans son discours de clôture, le président de la République a renouvelé sa reconnaissance à tous les participants qui, au cours de ces sept derniers jours, ont travaillé à éclairer l’avenir de notre pays. « L’Histoire leur rendra certainement hommage pour l’œuvre utile qu’ils ont faite. Une œuvre destinée à clarifier la vision que notre peuple ambitionne de se donner quant aux démarches à adopter pour relever les défis qui lui sont imposés »a-t-il dit.

Pour IBK, la sauvegarde de notre Mère-Patrie impose que toutes les filles et tous les fils du pays transcendent leurs réserves pour se trouver réunis afin de mener à bien une entreprise aussi déterminante pour le futur de notre Nation. Il a aussi indiqué que nous ne devons pas dédaigner les signes positifs lorsque ceux-ci se manifestent.

« Le rassemblement effectif dans cette salle de la grande famille malienne constitue un de ces signes positifs. Les arrivées se sont succédé durant toute la semaine. Elles ont une unique justification : l’affirmation d’une véritable entente nationale sur les priorités nationales » a déclaré le Locataire de Koulouba pour qui « Cette entente ne consiste pas à la recherche d’un vague consensus où tout est dit sans que rien ne soit résolu ». Avant d’ajouter : « J’ai appelé de tous mes vœux ce qui a été magistralement réussi ». Et de poursuivre : « Durant toute une semaine, ce sont les voix du Mali pluriel qui ont résonné sous les voûtes du Palais de la Culture. Des voix qui ont parfois exprimé la colère, le dépit, le désarroi et le ressentiment. Des voix qui à certains moments se sont durcies pour critiquer, interpeller et condamner. Des voix qui se sont fait écouter alors qu’auparavant beaucoup n’avaient pas eu la possibilité de s’exprimer. Des voix qui ont toutes refusé la résignation et rejeté le fatalisme. Des voix qui ont unanimement annoncé que le Mali se redressera, car tel est notre destin ».

IBK entend, pourvu que ce ne soit une annonce d’espoir mort-né, prendre des décisions qui permettront de capitaliser au mieux les recommandations de la Conférence d’Entente Nationale. IBK se veut ferme car pour lui, il ne s’agit pas de rouvrir les débats sur les thèmes traités lors de la Conférence, mais de soumettre les recommandations de celle-ci à l’éventail le plus large de citoyens maliens afin d’enregistrer les remarques, critiques et propositions. A en croire le chef de l’Etat, cette démarche est incontournable si nous voulons que la Charte dans sa forme définitive puisse se prévaloir de l’adhésion maximale des populations et des principaux acteurs de la vie publique. Oui, IBK pense aussi que des craintes existent, que le temps presse, que les urgences ne s’accumulent et que les consultations supplémentaires ne parasitent les acquis de la Conférence.
Avant de conclure, le chef de l’Etat a exprimé sa reconnaissance à un homme, le Doyen Baba AkhibHaidara, président de la Commission Préparatoire et Président de la Conférence d’Entente Nationale lequel a démontré, selon lui, toutes ses qualités au cours de la semaine cruciale qui vient de se boucler.

Le Président de la République n’a pas oublié la médiation internationale envers qui il a adressé des remerciements et la gratitude du Mali. « La solidarité internationale dont nous continuons de bénéficier restera pour nous une source permanente d’inspiration, de motivation et d’engagement » a-t-il témoigné.
Et c’est logiquement que Ibrahim Boubacar Kéita a exprimé sa compassion envers toutes les victimes de la barbarie rampante avant d’assurer que l’Etat mettra tout en œuvre pour déployer dans les jours à venir un dispositif polyvalent pour assurer la sécurité et la justice dues aux populations, leur apporter toutes les prestations nécessaires et garantir leurs activités économiques et sociales.
Issiaka Sidibé