Choléra : 419 cas dont 23 décès ont été enregistrés dans les régions de Mopti et Tombouctou

Selon les spécialistes, les modes de transmission sont basées sur l’homme  en tant que principal réservoir, mais également  sur l’environnement. La maladie résulte de l’absorption par la bouche d’eau ou d’aliments contaminés. Les bacilles sécrètent dans l’intestin la toxine cholérique, qui provoque la perte d’eau et d’électrolytes (jusqu’à 15-20 litres par jour).

Les fortes concentrations de population, associées à une hygiène du milieu défectueuse favorisent l’apparition et le développement des épidémies de choléra. Moins de 20% des malades développent un tableau de choléra typique avec des signes de déshydratation modérée à sévère : il y a alors de violentes diarrhées et des vomissements, en« eau de riz », sans fièvre. En l’absence de traitement, la mort survient entre 1 à 3 jours. La mortalité est plus élevée chez les enfants, les personnes âgées et chez les individus fragilisés. Le traitement consiste essentiellement à compenser les pertes digestives d’eau et d’électrolytes. La chloration adaptée de l’eau et les mesures d’hygiène de base suffisent généralement pour prévenir les contaminations.

Une mobilisation sanitaire est nécessaire en cas d’épidémie, tout comme le développement de l’éducation sanitaire dans les zones d’endémie. A titre de rappel, depuis le 5 juillet 2011, une épidémie de choléra sévit dans 10 districts sanitaires des régions de Mopti et Tombouctou. A la date du 3 août 2011, 419 cas dont 23 décès ont été enregistrés soit un taux de létalité de 5,48%. Des prélèvements de selles examinés au laboratoire national de référence (Inrsp) se sont révélés positifs au Vibrio cholerae 01, sérotype Ogawa, le 19 juillet 2011, d’où la déclaration de l’épidémie par les autorités nationales. Cette propagation rapide et étendue s’explique par plusieurs facteurs qui sont entre autres la consommation d’eau du fleuve non traitée : en effet tous les premiers cas interrogés y ont été associés. L’absence de points d’eau potable et la défécation en plein air notamment dans les campements des pêcheurs et la non observation de la pratique du lavage des mains au savon figurent parmi les causes de la maladie.    

De nombreuses actions ont été conduites sur le terrain par le ministère de la Santé  et les partenaires pour juguler l’épidémie. Les recommandations par rapport aux mesures préventives sont, entre autres, sensibiliser les populations en vue du recours rapide aux services de santé en cas de diarrhées et vomissements ; sensibiliser la population à la consommation d’eau potable et éviter la consommation de l’eau du fleuve non traitée (décantée et désinfectée) à l’eau de Javel ; veiller à la désinfection des puits et systèmes d’adduction d’eau, notamment dans les zones touchées ou à risque; renforcer les pratiques du lavage des mains au savon aux moments critiques et l’utilisation et l’entretien des latrines ; protéger les aliments contre les contaminations.   

Aguibou Sogodogo

Le Républicain 08/08/2011