Les États-Unis et la Chine ont entamé ce samedi à Genève des pourparlers économiques de haut niveau, marquant la reprise des discussions directes entre les deux puissances depuis le déclenchement de la guerre commerciale sous Donald Trump. L’importance de l’enjeu se reflète dans la composition des délégations : côté américain, le Secrétaire au Trésor Scott Bessent et le Représentant au Commerce Jamieson Greer ; côté chinois, le vice-Premier ministre He Lifeng.
Les discussions, prévues sur deux jours dans un lieu discret en bordure du lac Léman, visent à désamorcer une escalade tarifaire qui a quasiment paralysé les échanges bilatéraux. Depuis son retour à la Maison-Blanche, Trump a intensifié la pression en imposant une surtaxe de 145 % sur les produits chinois. Pékin a répliqué avec 125 % de droits sur les marchandises américaines.
À la veille de cette rencontre, Donald Trump a évoqué la possibilité d’un allègement des droits de douane à 80 %, un geste perçu comme symbolique tant les barrières tarifaires actuelles restent dissuasives pour le commerce. “Le président souhaite une désescalade”, a déclaré son ministre du Commerce, Howard Lutnick.
La directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a salué cette initiative comme un pas “constructif”. Dans une touche plus légère, la présidente suisse Karin Keller-Sutter a même espéré une “intervention divine” pour favoriser l’issue des discussions.
Malgré une hausse globale de ses exportations en avril (+8,1 %), la Chine a vu ses ventes vers les États-Unis chuter de 18 %, ce qui ajoute une pression économique aux motivations diplomatiques.
Selon des experts comme Bonnie Glaser (German Marshall Fund), un accord temporaire suspendant certaines taxes reste envisageable pendant les négociations. Mais d’autres observateurs, tels que Lizzi Lee ou Bill Reinsch, tempèrent l’enthousiasme : les divergences structurelles demeurent, et un geste ponctuel ne suffira pas à régler les différends profonds entre les deux pays.
Pékin souhaite des accords précis avant toute rencontre au sommet, tandis que Donald Trump privilégie une entente politique avec Xi Jinping suivie d’un travail technique. Une approche divergente qui complique encore la recherche d’un compromis durable.
rédaction
diasporaction.fr
