Célébration de la journée mondiale de lutte contre la drépanocytose au Mali

Maladie héréditaire de l’hémoglobine, décrite pour la première fois, il y a plus d’un siècle, les participants ont tous reconnu que la drépanocytose n’en demeure pas moins un problème de santé publique de part sa morbidité, sa mortalité et son impact socio-économique. Le Mali figure parmi les pays les plus touchés en Afrique subsaharienne. Il est indiqué que chaque année le Mali enregistre entre : 5000 à 6000 naissances d’enfants drépanocytaires. « Malgré cette prévalence élevée et l’impact socio –économique important, la drépanocytose reste encore peu connue du public » a déclaré le Ministre Makadji.

Consciente de sa magnitude avec environ 5% de porteurs sains au niveau mondial, une prévalence de 25 % à 40% particulièrement dans les régions tropicales, et une mortalité élevée avec plus de 60% à 80% de décès infantiles sur 500 000 enfants naissant chaque année avec la drépanocytose que, l’OMS a tiré la sonnette d’alarme en précisant, aux Etats membres, la gravité de la situation, afin d’agir vite pour réduire les souffrances et arrêter cette hécatombe.

Pour Dr Diallo Fatoumata Bintou, représentante de l’OMS dans notre pays, le thème choisit cette année par le Mali, met l’accent sur l’importance du dépistage précoce et le rôle important que doivent jouer les centres de santé et le personnel socio-sanitaire dans la détection et la prévention de la maladie. Dr Diallo Fatoumata Bintou de souligner que « s’il est vrai que la drépanocytose est une maladie génétique et héréditaire la plus répandue particulièrement dans la région africaine de l’OMS, il est démontré que le dépistage néonatal, les tests diagnostics pratiqués à temps et des soins complets, associés à l’éducation des parents, permettent de réduire sensiblement la mortalité et conséquences lourdes liées à la maladie».

Sur ce point, il est à signaler que les centres de référence implantés pour cette cause humaine sont aujourd’hui des dispositifs nécessaires pour améliorer la prise en charge des drépanocytaires. Occasion pour le Directeur Général du Centre de Recherche et de Lutte contre la Drépanocytose (CRLD), le Professeur Dapa A. Diallo de faire une visite guidée de son centre, visite ouverte au public qui avait pris part à la cérémonie. Le CRLD (deuxième du genre en Afrique) qui a ouvert ses portes en janvier 2010, a pour objectif majeur, de travailler pour améliorer la qualité des soins et favoriser la survie et le confort du drépanocytaire au Mali. Il ressort que de nos jours, le centre accueille des malades en provenance des quatre coins du monde. « Des drépanocytaires dépistés en France, aux USA, au Bénin, en Côte d’Ivoire… viennent au Mali pour leur prise en charge » a déclaré le Professeur Dapa A. Diallo.

De son côté M. Diadié Koreissi, le président de l’association malienne de lutte contre la drépanocytose (AMLUD), il a déclaré dans son adresse que, la présence du Ministre Makadji à leur coté et l’accompagnement des PTF dont la coopération française, la fondation orange mali, la fondation pour l’enfance, la fondation Pierre Fabre, la direction de la coopération Internationale de Monaco, sont pour les membres de l’association, l’expression d’un engagement fort dans la lutte contre la drépanocytose. La cérémonie a prit fin par la remise d’un chèque d’un million de franc CFA par la fondation Orange Mali à l’AMLUD, afin de l’aider à faire face à ses nombreuses difficultés matérielles et financières. Aussi l’appel est lancé à toutes les personnes de bonne volonté, aux ONG… pour qu’ils s’investissent de quelque manière que ce soit, dans l’amélioration des conditions de vie des drépanocytaires.

Par Mahamane Touré « HAMANE »

Le Coq 22/06/2012