CEDEAO-Mali : Une mission de réconciliation pour quoi faire?

Lors du premier conseil de ministres, le Président intérim, dont il faut saluer la hauteur de vue, l’esprit de dialogue constructif et le sens de l’humanisme, a précisé les priorités de la période de transition et la nécessité de la cohésion du gofernement autour du PMPP Cheick Modibo Diarra. Certes et là ne réside pas la singularité de la mise en place de ce gofernement, tout le monde n’y a pas trouvé son compte à la mesure des prétentions. A ce propos, selon des sources concordantes, des tractations sont en cours pour élargir la base du nouvel attelage.

En tout état de cause, les Maliens ont une de fois de plus donné la preuve qu’unis ils ont les ressources morales et des aptitudes intellectuelles pour dénouer les situations apparemment inextricables. En somme, la solution malienne quoi qu’on en pense a permis de sauver l’essentiel c’est-à-dire la préservation de la cohésion nationale en vue de la libération totale des régions sous occupation des islamistes narcoterroristes. Les déchirements sociopolitiques tant redoutés, les confrontations partisanes violentes ont pu être évités en raison de l’efficacité de la méthode du dialogue inclusif entre les fils et les filles d’un même pays, toutes choses qui confèrent la légitimité au gofernement mis en place. La synergie d’action au sommet de l’Etat a un impact salvateur sur la mission assignée au gofernement de transition dont la durée de vie doit être la plus courte en raison précisément de l’urgence qu’il y a  à bouter les hors la loi les enfoirés du septentrion.

C’est dans ce contexte de consensus politique favorable que la CEDEAO envisage l’envoi à Bamako d’une mission de médiation et de réconciliation. En effet, à l’issue de sa visite à Dakar le 22 août dernier, le Président nigérian, Goodluck Jonathan a affirmé devant la presse ce qui suit : «nous devons stabiliser le gouvernement à Bamako avant de parler des activités subversives dans le nord du Mali». Pour ce faire, selon l’hôte du Sénégalais Macky Sall, la CEDEAO envisage l’envoi d’une mission de médiation et de réconciliation à Bamako. Ils ont annoncé un gofernement d’union nationale, tout en précisant que certaines forces politiques estiment qu’elles sont mal représentées, nous allons envoyer une délégation pour discuter avec elles, a précisé le Président Sénégalais.

Apparemment, cette posture de la CEDEAO intrigue à plus d’un titre, car la maison Mali ne brûle pas après la formation du gofernement CMD II. La CEDEAO voudrait-elle botter en touche la solution inter-malienne sous le couvert fallacieux de discussion avec des ‘’parties mal représentées’’ dans ledit gofernement ? Attendons de voir, car les déclarations d’intention et les actes varient aussi.

Ce qui est certain, après le languissant épisode consacré aux tractations de politicailleries, les Maliens attendent des actes concrets de la part de leurs autorités par rapport à la libération des régions du nord.

BT

Le Scorpion

30 Août 2012