Camp para de Djicoroni / Les épouses des bérets rouges sur le pied de guerre

La tentative d’arrestation de l’adjudant chef Alassane Badadéré, un élément du régiment des commandos parachutistes, mercredi dernier, a permis de confirmer cette prise de position des épouses du camp para et de leurs enfants qui se sont opposés à une cohorte de policiers qui ont usé du gaz lacrymogène avant de faire des tirs à balles réelles touchant à la cuisse un élément de la garde nationale.  Le camp para de Djicoroni a connu ce mercredi 02 août 2012 dans l’après midi, un échauffement particulier, avec des jets de pierres et de gaz lacrymogènes, de part et d’autre.

Un regroupement des épouses des commandos parachutistes (bérets rouges) et leurs enfants ont engagé une partie de bras de fer avec les policiers appelés en renfort par des militaires venus pour arrêter le béret rouge, l’adjudant chef Alassane Badadéré. Selon Mme Sogodogo Fanta Samaké, secrétaire chargée des relations extérieures de l’association des femmes du Régiment Para « tout a commencé quant les bérets verts ont voulu arrêter l’adjudant chef Alassane Badadéré .Nous leurs avons dit qu’aucun de nos maris ne sera plus arrêté ici au camp devant nous et les enfants. Quand les policiers sont venus, ils nous ont bombardés avec du gaz lacrymogène.

Nos enfants qui étaient avec nous ont riposté en jetant des pierres. C’est à cette occasion qu’un élément de la garde nationale a été blessé à la cuisse par la balle d’un policier». Selon elle, les femmes ont décidé désormais de « monter la garde, de veiller au ‘’grin’’ devant la porte et aux alentours du camp, afin qu’aucun béret rouge ne soit arrêté ». Elle a indiqué que l’adjudant chef Alassane Badadéré n’a pas été arrêté, ce à cause de leur farouche opposition. Mme Sogodogo Fanta Samaké a souhaité la cessation des arrestations des bérets rouges, ainsi que la libération de ceux détenus. Selon elle, la vérité doit être dite sur les vingt éléments des bérets rouges disparus.

Elle a désiré l’entente au sein de l’armée pour faire face à la crise au septentrion malien car selon elle, les Bérets rouges comme d’autres unités sont tous des soldats de l’armée malienne. « Les militaires doivent dépasser ce qui les oppose, se pardonner, se donner la main et faire face au problème du nord Mali occupé et contrôlé depuis plus de trois mois par des groupes islamistes ». Selon Mme Sogodogo Fanta Samaké, l’aide  des griots, des musulmans, des chrétiens pour la paix, l’entente a été sollicitée pour que la réconciliation entre nos maris soit, afin de faire face au problème du nord. Car sans la paix, rien ne pourra être résolu. En ce qui concerne la mutation des bérets rouges, Mme Sogodogo Fanta Samaké a souhaité que cette décision soit annulée et que la dissolution du corps soit reconsidérée.

Les femmes des bérets rouges souhaitent la nomination à la tête du régiment des commandos parachutistes (Rcp) d’un responsable qui ne soit pas forcément issu du corps. « Nos maris sont prêts à libérer les régions nord du Mali », a conclu la secrétaire chargée des relations extérieures de l’association des femmes du Régiment Para.

A noter que de nombreux éléments du régiment des commandos parachutistes ont été arrêtés, suite aux évènements du 30 avril 2012. Certains ont été portés disparus et d’autres auraient subi des sévices corporels, selon un rapport accablant de l’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty international.

Aguibou Sogodogo

Le Republicai, (03 Août 2012)