Bulletin d’information 2010 de la L’Energie du Mali (EDM-SA) épinglée.


La vérification de la gestion de la Société  Energie du Mali (EDM-SA), qui porte sur la période du 1er janvier 2001 au 10 Août 2009, a permis au CASCA de déceler beaucoup d’anomalies au niveau de la société en charge de l’exploitation et vente du courant et de l’eau dans notre pays.

L’EDM- SA, qui est devenue en quelques années une véritable jungle d’affaires vient d’être épinglée par le bulletin d’information  2010 du CASCA. Cela, suite à la constatation de plusieurs anomalies dans le  fonctionnement  de la société. Parmi les nombreuses anomalies relevées par le CASCA, on peut retenir entre autres : le non rattachement du service d’Audit interne à la Direction Générale, le paiement d’honoraires à un notaire pour assurer le secrétariat de séance des Conseils d’administration, malgré l’existence d’une direction juridique.

Outre cet état de fait, le CASCA a décelé l’existence d’un sous magasin au niveau de Service Production Eau Bamako- Kati, en violation des procédures de gestion des stocks et l’inexistence de carnet de sortie au niveau dudit magasin, le non respect des étapes de réception des commandes.

L’utilisation des fonds d’avances sur consommation d’un montant total de 5.641.391..137 f CFA dans le fonctionnement des activités ordinaires de l’EDM-SA ; des achats de produits chimiques d’un montant de 2.046.011.342f CFA sans appel à concurrence , le non respect des clauses contractuelles de fourniture des produits chimiques dans l’exécution de certains marchés se manifestant par le retard dans la livraison des produits, la non- conformité de la qualité des produits livrés et les pénalités de retard non prélevées pour un montant de 52.590.510 f CFA , sont aussi des anomalies constatées par le CASCA au niveau de l’EDM-SA. Aussi, l’utilisation de la redevance au titre de la concession d’un montant de 7.650.000.000F CFA pour le financement des travaux d’éclairage public et d’adduction d’eau , en violation des dispositions du cahier des charges ; l’utilisation d’une jauge pour la quantification du combustible malgré l’existence de compteurs volumétriques, en violation des dispositions contractuelles ; le non contrôle systématique de la qualité du combustible au niveau de Darsalam et l’impossibilité d’exploiter les relevés existants ; l’existence d’un écart de 342.470 litres de gasoil à la centrale de Balingué entre la quantité livrées et consommées, ne sont-ils pas des signes de dysfonctionnement relevés par le CASCA ?

Pire, il a été constaté à l’EDM- SA ,  l’existence de deux carnets de réception de même numéro (N°S4001 à 4050) dont l’un est utilisé par la centrale de Niono, l’autre par celle de Darsalam ; l’inexistence de trace de transmission du carnet de la centrale de Darsalam à la Direction des Approvisionnements pour des quantités de combustibles livrées et payées  d’un montant de 1.330.484.111 F CFA ; des livraisons fictives de 1.132.015 litres de gasoil ; l’application d’une redevance éclairage public non conforme à la convention signée le 1er janvier 2002 entre l’EDM-SA et la mairie du district de Bamako, se manifestant par un trop perçu de 502.975.823 f CFA facturés aux abonnés ; un trop perçu de 13.078.511 F CFA de redevance éclairage public facturé aux clients particuliers pour les périodes de consommation des mois de juin, juillet et Août 2009. ; un trop perçu de salaire d’un montant cumulé de 34.605.778 f Cfa par un employé expatrié ; le paiement d’un montant de 861.036.67 f CFA de 13ème mois de salaire aux travailleurs de la société en dépit des résultats négatifs enregistrés.

La société  enregistre cependant l’existence d’impayés dus par l’Etat d’un montant de 5.535.418.823F Cfa à la date du 10 Août 2009.

Le constat qui se dégage est que l’EDM- SA est une société mal gérée  propice à toutes sortes de magouilles.

Moussa Diarra

La Révélation 19/05/2011